Diffamations à l’encontre de Feu Hassan II : « Ghaleb Bencheikh doit présenter des excuses officielles »
Par Khadija Skalli
La communauté musulmane en France s’indigne contre les propos diffamatoires tenus par le président de la Fondation de l’Islam de France (FIF) sur Feu SM le Roi Hassan II. Des excuses officielles sont exigées pour rétablir la vérité historique.
Indignation de l’Union des Mosquées de France, après les propos diffamatoires et sans fondements tenus par le nouveau président de la Fondation de l’Islam de France (FIF) sur Feu SM le Roi Hassan II. Cette fédération condamne vivement, dans un communiqué, les propos mensongers de Ghaleb Bencheikh proférés à l’encontre du défunt Souverain qu’il a accusé d’être à l’origine de l’affaire du foulard de Creil en octobre 1989.
L’UMF exige des excuses officielles de cet islamologue franco-algérien. « Les regrets exprimés dimanche dernier par le président de la FIF en invoquant une « méprise » et une « ellipse involontaire » sont loin d’être suffisants pour expliquer un tel dérapage. L’honnêteté intellectuelle exige de faire publiquement amende honorable », réclame l’Union des Mosquées de France, présidée par Mohammed Moussaoui.
Selon cette fédération, « la réalité des faits historiques et la vérité sur le rôle de Feu SM le roi Hassan II dans le dénouement de cette affaire doivent être rétablis ».
Que s’est-il passé ?
Jeudi 31 janvier, lors d’une conférence publique organisée à l’occasion de la présentation des vœux de la Fondation pour le nouvel an, le nouveau président de la Fondation de l’Islam de France a été appelé à clarifier sa position sur le port du voile.
Monsieur Ghaleb Benceikh a cru bon de faire référence à cette affaire vieille de trente ans. Il a affirmé que : «J’ai toujours pensé, je ne l’ai jamais caché depuis l’histoire des fillettes à peine nubiles qu’on a emmitouflé à Creil sous prétexte que le Commandeur des croyants au Maroc dit qu’il faut respecter le voile, alors qu’aucune de sa famille n’est voilée. Et ça a commencé comme ça ».
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Une déclaration mensongère qui a suscité la colère et l’indignation de la communauté musulmane d’origine marocaine. Outre l’UMF, les recteurs des grandes mosquées de Saint-Etienne et d’Evry Courcouronnes ont également exprimé leur « profonde indignation » suite à cette sortie médiatique inconvenante de Ghaleb Bencheikh.
Cette attaque choquante soulève des interrogations notamment quant à son timing. Monsieur Ghaleb Bencheikh est soit ignorant des faits réels de l’histoire (les archives en sont témoins) soit il est instrumentalisé par des parties occultes dont l’objectif est de porter atteinte à la mémoire de Feu Hassan II.
L’affaire du foulard de Creil
L’affaire du foulard remonte à octobre 1989 quand le proviseur du collège Gabriel-Havez à Creil, dans l’Oise, décide d’exclure trois jeunes filles qui refusent d’ôter leur foulard en classe. L’affaire avait provoqué une vive polémique en France nécessitant l’intervention du défunt Souverain pour dénouer la crise.
Feu Hassan II a ainsi demandé « en tant que père de famille », via son ambassadeur dans l’Hexagone, aux jeunes filles d’enlever leur foulard et de reprendre le chemin de l’école, mettant ainsi fin à une affaire qui n’avait que trop duré.
Le défunt Souverain a toujours exprimé avec responsabilité et courage sa position quant au port du voile. En témoigne sa célèbre interview accordée à l’émission « L’Heure de vérité », diffusée en décembre 1989 sur la chaîne française Antenne 2. Interrogé sur cette question, Feu SM Le Roi Hassan II avait répondu : « La majorité des femmes marocaines ne portent pas le voile. Je n’ai pas l’impression qu’en cela, elles contreviennent aux commandements de l’Islam. Les commandements de l’islam concernant le port du voile sont définis dans le temps et dans l’espace ».
Les propos mensongers et diffamatoires de Monsieur Ghaleb Bencheikh déformant la vérité historique ne peuvent que porter préjudice à sa crédibilité.
Certes, le président de la FIF a rectifié le tir en affirmant que « Feu le Roi Hassan II a bien joué un rôle crucial dans le dénouement de cette affaire ». Toutefois le mal est fait.