Secteur ferroviaire: la Commission européenne interdit le projet de fusion entre Alstom et Siemens
La Commission européenne a annoncé mercredi sa décision d’interdire le projet d’acquisition de la société française « Alstom » par le groupe allemand « Siemens », expliquant que cette concentration « aurait porté atteinte à la concurrence sur les marchés des systèmes de signalisation ferroviaire et des trains à très grande vitesse en Europe ».
Cette opération aurait permis à Siemens et Alstom de mettre en commun leurs activités en matière de matériel et de services de transport dans une nouvelle société exclusivement contrôlée par Siemens. Elle aurait ainsi réuni les deux plus grands fournisseurs de divers types de systèmes de signalisation pour lignes ferroviaires et de métros, ainsi que de matériel roulant en Europe.
Selon un communiqué de l’exécutif européen, la fusion entre Alstom et Siemens « aurait réduit de manière significative la concurrence dans ces deux domaines, restreignant ainsi le choix des clients, notamment les opérateurs ferroviaires et les gestionnaires d’infrastructure ferroviaire, en matière de fournisseurs et de produits”.
Les mesures correctives proposées par Siemens, ajoute la Commission, ne suffisaient pas à remédier aux « graves problèmes de concurrence » et n’auraient pas suffi à prévenir une hausse des prix et une réduction du choix pour les opérateurs ferroviaires et les gestionnaires d’infrastructure.
« En l’absence de mesures correctives suffisantes, cette concentration aurait entraîné une hausse des prix pour les systèmes de signalisation qui assurent la sécurité des passagers et pour les futures générations de trains à très grande vitesse. La Commission a interdit la concentration parce que les parties n’étaient pas disposées à remédier aux importants problèmes de concurrence que nous avons relevés », précise Margrethe Vestager, commissaire européenne chargée de la politique de concurrence, citée dans le communiqué.
Au cours de son enquête approfondie sur cette opération, la Commission européenne affirme avoir reçu plusieurs plaintes émanant de clients, de concurrents, d’associations professionnelles et de syndicats. Elle relève aussi avoir reçu des observations négatives de plusieurs autorités nationales de la concurrence dans l’Espace économique européen (EEE).