A l’instar du Zimbabwe, l’Afrique du Sud a besoin d’un changement de leadership
A l’instar du Zimbabwe, l’Afrique du Sud a besoin d’un changement de leadership pour corriger sa trajectoire, a dit Jackson Mthembu, chef du groupe parlementaire de l’ANC, au pouvoir.
Mthembu a expliqué dans des déclarations rapportées par les médias que ce changement passe par le départ du président Jacob Zuma après la conférence que l’ANC tiendra en décembre prochain. Lors de cette conférence, prévue du 16 au 20 décembre, l’ANC devra élire un nouveau leader en remplacement de Zuma, dont le mandat à la tête du parti et du pays a été entaché par une série de scandales politico-financiers. Ces scandales ont plongé le parti, au pouvoir depuis la fin de l’apartheid en 1994, dans de profondes divisions, accentuées par la question de la succession de Zuma.
Le parti est divisé en deux camps: l’un soutenant Nkosazana Dlamini-Zuma, ancienne présidente de la commission africaine et candidate préférée du président Zuma et l’autre appuyant Cyril Ramaphosa, actuel vice-président. «Jacob Zuma doit partir de la présidence immédiatement après l’élection d’un nouveau leader de l’ANC», a dit le chef de file de l’ANC au parlement, soulignant que le départ du président devra ouvrir la voie au parti de Nelson Mandela de procéder à un assainissement de sa situation.
L’ANC doit tirer les enseignements de ce qui se passe au Zimbabwe, où le parti du Zanu-PF, au pouvoir, tente d’évincer le président Robert Mugabe après la prise du pouvoir la semaine dernière par l’armée, a ajouté le haut responsable de l’ANC. «Nous avons besoin de procéder à des corrections immédiatement après la conférence de décembre», a poursuit Mthembu, soulignant que ces corrections ne seront pas possibles sans l’éviction de Zuma. Et d’ajouter qu’il était important pour l’ANC de reconquérir la confiance des Sud-Africains.
Habitué à des victoires faciles dans toutes les élections qui se sont déroulées en Afrique du Sud depuis 1994, l’ANC risque de perdre la majorité qu’il détient au parlement à l’occasion des élections générales de 2019. Cette hypothèse est renforcée par les divisions qui déchirent le parti et les défaites cuisantes qu’il a essuyées lors des élections communales de 2016 quand le parti a perdu le contrôle des métropoles de Pretoria, Johannesburg et Port Elisabeth au profit de l’opposition conduite par le parti de l’Alliance démocratique.