A l’Oriental, les retenues des barrages s’améliorent nettement après les dernières pluies
Par El Houssain LAAOUA
Les pluies importantes qu’a connues récemment la région de l’Oriental ont nettement amélioré les retenues des barrages qui alimentent la région en eau potable, notamment le barrage Mohammed V, principal pourvoyeur en eau de la région, et ce après avoir atteint son plus bas niveau de remplissage depuis sa construction en 1967, a souligné le Chef de la division Gestion durable des ressources en Eau à l’Agence du Bassin Hydraulique de la Moulouya (ABHM), Mostafa Bouazza.
Les dernières précipitations enregistrées récemment au niveau du BHM ont eu un impact positif très important, notamment en termes de ressources en eaux de surface mobilisées par les barrages, et ce après une baisse sans précédent des retenues due aux années successives de sécheresse, a-t-il indiqué dans une interview accordée à la MAP. Ces pluies, poursuit-il, ont nettement amélioré les retenues des barrages au niveau du complexe hydraulique de l’Oriental, comme le barrage construit sur Oued Za qui a atteint un taux de remplissage de 100%, tandis qu’au niveau du barrage Mohammed V, il s’est établi à 37%, contre moins de 1% enregistré au cours de l’été de cette année. Ces précipitations qui ont coïncidé avec le lancement de la campagne agricole 2022/2023, ont permis la reprise des opérations d’irrigation pour sauver les arbres fruitiers, privés d’eaux des barrages depuis plus d’un an, a-t-il dit.
« C’est est une sorte de bouffée d’oxygène qui vient souligner le besoin et l’urgence des eaux de pluie pour remplir les barrages du Bassin Hydraulique de la Moulouya, à même de rafraîchir les nappes phréatiques, qui sont en repli continu à cause de la surexploitation et du déficit pluviométrique », a-t-il fait remarquer. M.Bouazza a fait savoir, dans ce sens, que l’énorme déficit des ressources en eaux de surface mobilisées par les barrages, a eu un impact négatif sur l’approvisionnement en eau potable, notamment pour plusieurs villes de la région qui dépendent principalement de ces ressources, eu égard du phénomène de salinité qui sévit dans les eaux de la nappe phréatique.
Étant donné le caractère urgent de la situation, enchaîne-t-il, les comités provinciaux et régionaux de l’eau ont tenu des réunions ayant abouti à l’adoption d’une stratégie proactive, en vue d’assurer l’approvisionnement en eau potable, surtout pendant la période estivale marquée par un afflux exceptionnel des Marocains du monde, d’où une augmentation significative de la demande de cette matière vitale.
Cette stratégie proactive, a-t-il rappelé, a fait l’objet d’une convention de partenariat signée fin décembre 2021, et vise à mettre en œuvre d’actions urgentes avec un investissement global estimé à 1,3 milliard de dirhams (MMDH), et ce dans le cadre du Plan d’urgence pour l’approvisionnement en eau potable dans le bassin hydraulique de la Moulouya.
Il s’agit notamment de la mise en place de stations compactes de déminéralisation des eaux saumâtres, la prospection des nappes pour le dégagement de nouvelles ressources en eau souterraine, ainsi que le recours aux ressources des stations de pompage afin de sécuriser l’approvisionnement en eau potable des villes et centres des provinces de Berkane, Nador et Driouch, a-t-il expliqué.
Outre les actions d’urgence précitées, le plan comprend également la réalisation et la réhabilitation de plusieurs grands barrages, notamment la surélévation du barrage Mohammed V (province de Nador), dont le coût des travaux est estimé à 1,3 milliard de dirhams (MMDH). L’objectif étant d’atteindre une capacité totale de stockage d’environ un milliard de mètres cubes.
Il s’agit aussi de la construction du barrage Béni Azimane (Province Driouch), d’une capacité de 44 millions de mètres cubes pour un coût de 1,2 milliard de dirhams (MMDH), du barrage Targa Ou Madi (province de Guercif), qui est en cours de lancement avec une capacité de 287 millions de mètres cubes, ainsi que la construction des barrages collinaires, en plus de projets de réalisation d’une station de dessalement d’eau de mer au niveau de la province de Nador, et de réutilisation des eaux usées traitées.
Dans la foulée, le responsable au BHM a relevé que le renforcement de cette infrastructure hydraulique permettra au Bassin de surmonter les épreuves difficiles en raison du manque de précipitations et de ses répercussions négatives sur la mobilisation des ressources en eau en général.
Ces projets urgents et structurants interviennent aussi dans le cadre de la mise en œuvre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (2020-2027), et qui faisait l’objet d’une convention-cadre signée devant de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le 13 janvier 2020, avec un investissement global estimé à 115,4 milliards de dirhams.
Avec MAP