A Settat, la crise de l’eau met en danger la vie des patients dialysés
La situation de l’eau à Settat est devenue critique. Depuis plusieurs semaines, les habitants de cette ville subissent des coupures d’eau intempestives et imprévisibles, qui les empêchent de s’approvisionner convenablement et de satisfaire leurs besoins quotidiens. Ces coupures affectent également les services publics essentiels, tels que les hôpitaux, les écoles, les usines et les centres de dialyse, qui sont vitaux pour la santé et l’économie de la région.
Ces coupures sont dues à la réduction drastique de l’approvisionnement en eau de la ville, qui est passé de 100% à 66%, par décision de l’Office National de l’Eau et de l’Électricité (ONEE), dans le cadre d’une stratégie de gestion du déficit hydrique causé par les années successives de sécheresse que connaît le Royaume. Selon l’ONEE, cette stratégie vise à assurer une distribution équitable et rationnelle de l’eau entre les différentes régions du pays, en fonction de leurs besoins et de leurs ressources.
Toutefois, cette stratégie est contestée par les élus locaux, qui dénoncent une injustice et une discrimination à l’égard de la province de Settat, qui dispose pourtant d’un potentiel hydrique important, grâce à la présence du barrage Al Massira, l’un des plus grands réservoirs d’eau du Maroc, qui alimente de nombreuses villes et communautés extérieures à la région. Ils accusent l’ONEE de privilégier d’autres régions au détriment de Settat, et de ne pas tenir compte des spécificités et des priorités de cette province.
Lire aussi : Faire du «Made in Morocco» un marqueur de qualité, de compétitivité et de durabilité
Selon les médias, le président du groupe du Rassemblement National des Indépendants à la Chambre des représentants (majorité), Mohamed Ghiat, a adressé une question écrite au ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, dans laquelle il lui demande de prendre des mesures urgentes pour mettre fin au problème de l’interruption totale et soudaine de l’eau dans la collectivité territoriale de la province de Settat et ses zones résidentielles. Il lui demande également de mettre en place des mesures visant à soulager les souffrances de la population, qui subit les conséquences de la pénurie d’eau.
Dans le même sens, le représentant du Parti du Mouvement Populaire, Mohamed Hichamy, a également interpellé le ministre de l’Equipement et de l’Eau, dans une question écrite, dans laquelle il attire son attention sur les problèmes liés aux permis d’eau et au programme d’approvisionnement en eau établi par l’ONEE, qu’il qualifie d’« inadapté » et de « pénalisant » pour la population. Il souligne les répercussions négatives de ce programme sur de nombreuses institutions, notamment l’hôpital régional Hassan II, la zone industrielle et les centres de dialyse pour la filtration du sang, qui sont confrontés à des arrêts fréquents à cause du manque d’eau.
Parmi les victimes les plus touchées par cette crise de l’eau, il y a les patients dialysés, qui ont besoin d’un traitement régulier et continu pour survivre. Ces patients, qui souffrent d’une insuffisance rénale chronique, doivent se rendre trois fois par semaine dans les centres de dialyse, où ils sont branchés à des machines qui filtrent leur sang et éliminent les toxines de leur organisme. Ce processus nécessite une grande quantité d’eau, qui doit être pure et stérile, pour éviter les risques d’infection et de complications.
Or, à cause des coupures d’eau, les centres de dialyse de Settat ne peuvent plus assurer le fonctionnement normal de leurs machines, ni garantir la qualité de l’eau utilisée. Certains centres ont même dû fermer temporairement leurs portes, faute d’eau. Les patients dialysés se retrouvent ainsi privés de leur traitement vital, et exposés à de graves dangers pour leur santé. Certains d’entre eux ont été contraints de se déplacer vers d’autres villes, plus éloignées, pour bénéficier de la dialyse, ce qui leur occasionne des frais supplémentaires et des difficultés de transport.
Face à cette situation dramatique, les patients dialysés et leurs familles lancent un appel de détresse aux autorités compétentes, pour qu’elles interviennent rapidement et efficacement, afin de leur assurer l’accès à l’eau et à la dialyse, et de leur éviter une mort certaine. Ils demandent également aux responsables de l’ONEE de revoir leur programme d’approvisionnement en eau, et de prendre en considération les besoins spécifiques des patients dialysés, qui ne peuvent pas se passer de l’eau, qui est pour eux une question de vie ou de mort.