Abdelkébir Rabi, « un pilier de notre patrimoine culturel »
La Fondation TGCC abrite, jusqu’au 31 décembre, l’exposition « autremême » de Abdelkébir Rabi dans l’espace ARTORIUM. Dans ce cadre, une conférence s’est tenue, hier soir, sous le thème « l’Artiste doit-il absolument se spécialiser ? », en présence, notamment, de l’artiste Abdelkébir Rabi, l’occasion de découvrir son univers artistique, entre abstraction et figuration.
En rendant hommage à un des plus grands artistes qu’a connus le Maroc, la Fondation TGCC accueille dans l’espace Artorium, l’exposition « autre même » de Abdelkébir Rabi, jusqu’à la fin de l’année. Ce vernissage a rencontré « un franc succès », d’après ses organisateurs.
C’est l’occasion de raconter l’histoire de l’art au Maroc à travers un de ses piliers. Car Rabi « est incontestablement un pilier de notre patrimoine culturel ; autant à travers son art qu’à travers son travail d’enseignant », Selon la présidente de la fondation Meryem Bouzoubaa.
Dans ce contexte, trois conférences ont été programmées, la première s’est tenue hier soir, au sujet de la nécessité de la spécialisation de l’artiste, avec l’intervention de Mostafa Chebbak, Ahmed El Maanouni, Alain Flamand, Jean Lancri et Abdelkébir Rabi.
Deux autres rencontres sont également prévues, le 12 et le 17 décembre. La première portera sur le thème suivant « dessiner et/ou peindre encore aujourd’hui ? ». Tandis que la dernière consacrera la présentation et signature de la monographie » L’ŒUVRE A L’ABSOLU », sous la direction de Mohamed Rachdi, paru aux éditions H2/61.26.
« Un des rares artistes autodidactes qui a su merveilleusement transcender le fait qu’il n’a pu bénéficier d’aucun enseignement artistique scolaire. Très jeune, porté par son ardente curiosité, et sa forte capacité à nouer des relations amicales solides fondées sur le respect et la confiance, il a commencé par lui-même à s’intéresser à l’art, à ses techniques, son histoire et ses théories », c’est ainsi qu’il le décrit Mohamed Rachdi.
En outre, Abdelkébir RABI’ est né le 24 octobre 1944 à Boulemane. Il évolue dans une famille chaleureuse et pieuse, marquée par la nostalgie d’une ascendance vénérable dont l’origine s’enracine dans le Tafilalet, une région historique située au Sud-Est du Maroc.
Devenu l’objet d’une controverse auprès d’une certaine critique, son art suscite une multitude d’interrogations. Des interrogations qu’il s’approprie pour les amplifier et les approfondir dans un long texte à connotation autobiographique en préparation. Ceci pour essayer de définir ce qui détermine le fondement de sa démarche artistique en mettant en évidence ce qui la justifie, et aussi, sans a priori et sans faux-semblant, ce qui donne sens à la spécificité de son action créatrice, qui alimente parfois une attitude imprégnée d’incompréhension, voire de malveillance.
Son œuvre est montrée de manière intermittente dans des expositions individuelles. Elle fait également partie du panorama artistique marocain présenté occasionnellement dans le cadre d’événements internationaux.
Sa peinture est présente dans de nombreuses collections privées au Maroc et à l’étranger, et en 2008- 2009, une rétrospective de l’ensemble de sa production artistique est organisée à l’Espace d’Art de la Société Générale à Casablanca.
De plus en plus, il évite l’agitation fébrile des milieux artistiques, raréfie ses fréquentations et s’écarte sensiblement de la vie publique.
Lucide quant à la fragilité de l’être et à la fatuité de l’existence, il consacre l’essentiel de son temps à son œuvre, à sa famille et à quelques amis chers, dont l’amabilité et l’attachante complicité lui sont salutaires.