Abdelmalek Kettani : Le Maroc n’a pas attendu le dépôt de la demande d’adhésion à la CEDEAO pour y être actif
L’accord de principe donné à la demande d’adhésion du Maroc à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) signifie que les chefs d’Etat ouest-africains ont « parfaitement » saisi la profondeur de sa vision stratégique, a affirmé, vendredi à Abidjan, l’Ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire, Abdelmalek Kettani.
« En donnant un accord de principe à l’adhésion du Maroc à la CEDEAO en juin 2017, les chefs d’Etat ouest-africains ont parfaitement saisi la profondeur de la vision stratégique de leurs pays frère, le Maroc et on ne peut que nous en féliciter », a dit le diplomate marocain lors de la séance plénière d’une Conférence sur « Le Maroc dans la CEDEAO : Elargissement ou approfondissement ? », organisée par l’Institut Amadeus.
« Il nous reste de dépasser les quelques questionnements légitimes exprimés et nous mettre ensemble au travail pour concrétiser les attentes de nos pays et de nos peuples », a poursuivi M. Kettani lors de cette rencontre qui a réuni responsables politiques, opérateurs économiques, universitaires et acteurs de la société civile ivoiriens et marocains.
Il a, par ailleurs, fait remarquer que le Maroc n’a pas attendu le dépôt de la demande d’adhésion à la CEDEAO pour y être actif et compter parmi les plus grands investisseurs dans la région depuis bien d’années.
Etayant cette idée, M. Kettani a souligné que les plus grandes entreprises du Maroc sont présentes en Afrique de l’Ouest, ont investi des milliards de dirhams et créé des milliers d’emplois dans plusieurs secteurs stratégiques : banques, mines, engrais, télécoms, BTP, immobilier, entre autres.
En outre, le Maroc compte parmi les pays qui octroient le plus grand nombre de bourses aux étudiants de la région et déploie depuis des années des efforts considérables pour former les hauts cadres civiles et militaires de plusieurs pays de la CEDEAO.
De plus, a-t-il ajouté, le Maroc contribue à la formation des imams de la région aux préceptes de l’Islam ouvert et tolérant, rempart contre les dérives obscurantistes et de leur corollaire potentiel, le terrorisme.
C’est dire, selon lui, qu’il est logiquement temps de formaliser l’ensemble de ces actions moyennant son adhésion à ce groupement régional « exemplaire » qu’est la CEDEAO.
D’autant plus que pour le Maroc fait partie de ce grand espace économique et politique qui deviendra avec le Royaume la 17ème puissance mondiale en termes de PIB (760 milliards USD), sera nul doute une opportunité pour catalyser et consolider durablement ces liens d’exception mais aussi les étendre à davantage de domaines et de créneaux.
La Conférence d’Abidjan, la deuxième après Dakar d’une série de réunions explicatives sur les enjeux de l’adhésion du Maroc à la CEDEAO, a été organisée en partenariat avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et avec la collaboration du Centre ivoirien des recherches économiques et sociales (CIRES).
Elle émane, selon ses organisateurs, de la volonté d’asseoir un débat « fraternel et serein, de partager les ambitions communes et de faire part des attentes réciproques ».