Accord sur le climat : De paris à Dubaï, le statut quo reste entier
Par Doha Khaoulani
La 28 conférence des parties sur le climat de l’ONU (COP 28), a débuté ce Jeudi 30 novembre et s’étendra jusqu’au 23 décembre 2023, à Dubaï, aux Emirat Arabes, dans l’objectif de galvaniser les efforts en matière d’action climatique, tout en prévenant les impacts néfastes du changement climatique dans son ensemble.
A Dubaï l’autre enjeu pour les Etats c’est de mettre en œuvre l’accord de Paris, accord qui crispe les grandes puissances, grands pollueurs.
Dubaï va réunir les pays signataires de la convention cadre des Nations-unies sur les changements climatiques, en entreprenant le tout premier Examen mondial des stocks depuis l’Accord de Paris de 2015, qui vise à limiter à tout prix le réchauffement à 1,5°, d’ici 2050, par rapport aux niveaux préindustriels, en plus de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
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En revanche, les objectifs ne sont pas atteints et les efforts restent insuffisants, d’où la nécessité de rehausser les ambitions et réorienter les actions des parties prenantes. « A cette COP, on va enfin aborder la partie immergée de l’iceberg et constater les écarts entre les engagements et les politiques mises en œuvre », déclare Lola Vallejo, directrice du programme climat de l’Institut du développement durable et des relations internationales.
Huit ans après l’adoption de cet accord plus particulièrement lors de la cop 22, on assiste à une remise en question de l’engagement des quelques 195 Etats signataires, qui n’ont pas abouti réellement à effectuer un changement favorable afin de faire diminuer les conséquences les plus dévastatrices en relation avec le climat.
On assiste aujourd’hui à une trajectoire de réchauffement de 2,5 °C à 2,9 °C, selon le Programme de l’Onu pour l’environnement (PNUE), c’est encore loin de l’objectif tracé par le traité en question, ainsi en ce qui est des émissions mondiales qui ont augmenté de 1,2 % pour culminer à 57,4 gigatonnes d’équivalent CO2 sur la période 2021-2022 (PNUE). En plus les engagements actuels des pays mènent à 2 % de baisse des émissions entre 2019 et 2030, au lieu des 43 % préconisés pour limiter le réchauffement à 1,5 °C (CNUCC).
La cop 28 se caractérise par l’élaboration de plans nationaux de réduction des émissions, notamment « Contribution déterminée au niveau national » (NDC) qui doivent être présentés chaque 5 ans et actualisables en permanence.
Cependant, la majorité des Etats qui devaient se rattraper par rapport aux engagements de l’Accord de Paris, ne l’ont pas fait, à l’exception des Emirats Arabes Unis et du Brésil « Depuis son adoption, l’accord de Paris a impulsé une action climatique quasi universelle, mais la communauté mondiale n’est pas en passe d’atteindre les objectifs à long terme qui y sont énoncés, malgré les progrès réalisés » a indiqué le rapport de synthèse relatif au dialogue technique organisé au titre du premier bilan mondial.
Les nations développées, notamment la Chine et les États-Unis, ne mettent pas intégralement en œuvre les résolutions émanant des traités sur les émissions de gaz à effet de serre et le changement climatique. Ils justifient cette réticence en arguant que la stricte observance de ces accords pourrait compromettre la compétitivité de leurs secteurs industriels respectifs.
Au sein des négociations aussi, le fonds « pertes et dommages » est au centre des enjeux clés, annoncé pendant la 27ième conférence mondiale sur le climat en Egypte, ayant comme objectif l’aide financière des pays touchés par ces dégâts irréversibles dus au dérèglement climatique, qui se trouvent confrontées à une insuffisance de financements nécessaires à la concrétisation de leurs plans nationaux. Cette décision décrit comme historique fait l’objet de négociations préparatoires houleuses au sein du Comité de transition sur les pertes et dommages de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, en ce qui est de son emplacement au sein de la Banque mondiale, le 5 novembre, pour une durée provisoire, une décision encouragée par les pays les plus riches en mépris des pays défavorisés ainsi que les organisations de la société civile, qui refusent d’octroyer un tel pouvoir décisionnel à cet organe choisi.
Par la suite, la crise énergétique induite par les conflits internationaux, comme illustré par la guerre en Ukraine, a poussé les grandes puissances, dont la Chine, l’Allemagne et la France (notamment dans le secteur du charbon), à recourir davantage aux énergies fossiles pour répondre à leurs besoins industriels. Par contre, le Maroc se distingue par une gestion exemplaire dans le domaine énergétique, érigeant ainsi un modèle louable, notamment en matière d’énergies renouvelables. Actuellement, le pays oriente ses stratégies vers le développement de l’énergie éolienne et solaire, incarnée par des initiatives telles que la centrale Nour, avec un objectif de pourcentage significatif d’ici 2050. De nos jours, le Maroc manifeste un intérêt croissant pour l’énergie nucléaire, envisageant la mise en place d’une centrale nucléaire en collaboration avec la Russie.
Selon les experts, pour apporter une meilleure gestion du réchauffement climatique, une accentuation de point sur la réduction de de 45% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010, est nécessaire. En plus une atteinte de zéro émission nette à l’échelle mondiale d’ici 2050 et une transition juste et équitable des combustibles fossiles (pétrole et gaz) vers les sources d’énergie renouvelables, d’autre mis en œuvre. Dans le même, les experts soutiennent une élaboration des investissements accrus dans l’adaptation et la résilience au dérèglement climatique ainsi qu’un respect strict des engagements financiers en faveur des pays en développement, permettront un réel pas vers un changement profitable voir constructif.