Accords d’Abraham, question palestinienne… Ce que pense Blinken des décisions de Trump
Anthony J. Blinken, nouveau secrétaire d’Etat américain s’est exprimé ce 19 janvier lors d’une audition face aux sénateurs. Il est revenu notamment sur la politique étrangère de Trump, en Iran, en Chine ou encore au Moyen-Orient.
Après avoir abordé la question de l’Iran, de la Chine et d’autres dossiers relatifs à la diplomatie américaine, le nouveau Secrétaire d’État s’est exprimé au sujet des Accords d’Abraham signés entre Israël, les Emirats Arabes Unis et Bahreïn, sous l’impulsion de Trump. Ces accords permettront selon lui de stabiliser la région, et de la rendre « plus sûre ». Il a toutefois précisé que l’administration Biden étudiera les engagements qui ont été faits dans le cadre de ces accords. « Certains engagements ont été faits pour pousser les pays à normaliser leurs relations avec Israël. Nous devrons examiner attentivement certains de ces engagements ».
Selon le média israélien, Times of Israël, il semblerait faire référence aux accords militaires passés avec les Emirats, qui devraient recevoir 50 F-35. Cette même source reprend une interview faite auparavant avec Blinken, durant laquelle il assurait qu’un quiproquo existait concernant cette vente. « L’administration Biden-Obama ont rendu ces avions disponibles pour Israël et uniquement pour Israël dans la région. Et ce, dans le but de préserver l’avantage militaire qualitatif d’Israël, comme l’exige la loi américaine actuelle ». En effet, la loi Qualitative Military Edge (QME) engage les Etats-Unis à maintenir la supériorité militaire d’Israël au Moyen Orient. L’administration Biden devrait alors « examiner de près » la vente du F-35, toujours selon la même source. Netanyahu s’était d’ailleurs exprimé à ce sujet après l’accord du 13 août avec les Emirats et avait déclaré que « cet accord ne comprend pas l’acceptation par Israël d’un quelconque accord sur des armes ».
Concernant la question palestinienne, il a affirmé que l’administration Biden ne reviendrait pas sur la décision de Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. Il a toutefois reconnu que seule une solution à deux Etats est viable. « Le président pense comme moi que la meilleure manière, peut-être la seule manière d’assurer à Israël son avenir en tant qu’État juif démocratique, et de donner aux Palestiniens l’État auquel ils ont droit, c’est la solution dite à deux États ». Devant les sénateurs américains, il a cependant reconnu qu’une telle solution n’était pas « réaliste » à « court terme », appelant dans l’immédiat Israéliens et Palestiniens à « éviter des mesures unilatérales qui rendent cela encore plus complexe ».