Les acquis des élèves sont le principal critère pour améliorer la performance du système éducatif
Les acquis des étudiants sont considérés comme le principal critère pour améliorer la performance du système éducatif, a indiqué le Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique, soulignant la nécessité de travailler sur la mise en place d’objectifs liés à ces acquis tous les quatre ans à l’horizon 2030.
Un rapport intitulé « Les résultats des étudiants marocains en mathématiques et en sciences dans un contexte international : Rapport national« , présenté par la directrice de l’Instance nationale d’évaluation auprès du Conseil, Rahma Bourqia lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation des résultats des travaux de la 13ème session du Conseil, a relevé que l’examen des résultats des étudiants marocains en mathématiques et en sciences joue un rôle important dans le développement des politiques publiques dans le système de l’éducation.
Ce rapport, qui analyse les résultats de l’étude Tendances de l’enquête internationale sur les mathématiques et les sciences (TEIMS2015), souligne que l’examen des résultats des étudiants marocains permet de détecter les domaines qui souffrent de défaillances. L’étude Tendances de l’enquête internationale sur les mathématiques et les sciences (TEIMS), menée tous les quatre ans depuis 1995 dans 49 pays par l’Association internationale pour l’évaluation du rendement scolaire, s’appuie sur des tests réalisés par les étudiants et sur des formulaires adressés aux étudiants, aux parents, aux enseignants et directeurs des établissements.
Le Maroc a été impliqué dans cette étude depuis 1999, et l’étude de TEIMS 2015, objet de ce rapport, est le sixième rapport réalisé, ciblant la 4e année de l’enseignement primaire et la 2e année secondaire. Eu égard à l’importance des données de l’étude internationale produites sur les réalisations des élèves en mathématiques et en sciences par pays, et au fait que l’Association internationale pour l’évaluation du rendement scolaire publie uniquement des données sur les tendances internationales et les classements internationaux, l’Instance Nationale d’Évaluation auprès du Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique a réalisé ce rapport analytique mettant en évidence les données et les résultats pour le Maroc.
Ce rapport vise à mettre la lumière sur les efforts consentis au niveau des acquis des élèves en mathématiques et en sciences entre 2001 et 2015, permettant aux intervenants dans le système éducatif, de connaître l’analyse des résultats du Maroc et de les comparer au niveau international, et d’analyser les facteurs liés à l’environnement d’apprentissage, comme les ressources éducatives à l’école, les pratiques pédagogiques et l’environnement familial, ainsi que l’analyse des déterminants du rendement des élèves.
Selon ce rapport national, le nombre d’étudiants marocains participant à l’étude de 2015, mise en œuvre dans le Royaume par l’Association en coopération avec le Ministère de l’éducation nationale, a atteint 23.463 élèves, dont 10.428 à la 4e année primaire et 35 étudiants à la 2e année secondaire, répartis dans 360 écoles primaires et 361 collèges. Concernant l’évolution des résultats des étudiants marocains entre 2011 et 2015, le rapport national indique que la performance globale des étudiants marocains a progressé de manière remarquable entre ces deux années.
En termes de performances des élèves en fonction de leurs caractéristiques personnelles et scolaires, le rapport a montré que, selon le sexe, les élèves recevaient presque la même moyenne en mathématiques, tandis que les femmes étaient supérieures aux hommes en sciences, notant, par ailleurs, que sur le retard scolaire, les plus faibles étaient les élèves les plus âgés, tandis que ceux qui obtenaient des résultats intermédiaires, élevés ou très élevés étaient les plus jeunes.
Toujours, selon le rapport, 62% des étudiants marocains (niveau 4e) ont déclaré qu’ils n’étaient jamais « absent » ou « rarement » été absent de l’étude, ce pourcentage n’étant pas très différent du taux international (67%).
S’agissant de performance des élèves selon le niveau familial, un tiers des élèves ont déclaré ne pas avoir de livres à la maison ou en avoir peu, ce qui se reflète au niveau de leur performance qui est beaucoup plus faible que ceux qui ont plus de 10 livres à la maison, ces derniers les dépassent de 17 points en mathématiques et de 22 en sciences. Dans le même contexte, plus de la moitié des élèves ont déclaré avoir un ordinateur ou une tablette à la maison, et leurs notes en mathématiques dépassaient 13 points en mathématiques et 16 en sciences les notes de ceux qui n’en disposent pas. En termes d’inscription aux activités de lecture et de calcul avant l’accès à l’école primaire, 29% des parents d’élèves marocains déclarent n’avoir « jamais »ou « rarement » fait ces activités avec leurs enfants avant l’école primaire, contre seulement 3% au niveau international, soulignant qu’au Maroc, les points de différence entre les étudiants qui ont participé à ces activités et ceux qui ne l’ont pas fait est de 39 points en mathématiques et 61 points en sciences.
Le rapport conclut qu’il existe de nombreux facteurs sociaux et économiques qui affectent le rendement des élèves, ce qui nécessite une réflexion sérieuse dans la profession de l’enseignement (formation de base et continue), ainsi que dans l’enseignement primaire et son rôle dans la réussite scolaire, et d’envisager sérieusement la gestion des établissements d’enseignement.