Acte 44 des « Gilets jaunes »: 1.800 manifestants à Nantes, des heurts avec la police
Quelque 1.800 personnes défilaient samedi dans le centre de Nantes, selon la police, à l’occasion de « l’acte 44 » du mouvement des « gilets jaunes », donnant lieu à des heurts entre policiers et manifestants.
Les manifestants, dont très peu arboraient le gilet fluorescent, sont partis de l’ouest cossu de la ville pour rejoindre le centre, où la situation a rapidement dégénéré, donnant lieu à des tirs de projectiles, auxquels la police a répondu par des jets de grenades lacrymogènes.
« Justice pour Steve, ni oubli ni pardon », « Moins de costards, plus de homards », pouvait-on lire sur des pancartes et des panneaux protégeant des commerces. Dans le cortège, les manifestants ont scandé « Tout le monde déteste la police », ou « La police mutile, la police assassine ». Plusieurs commerces et abribus ont été vandalisés et des poubelles incendiées, a constaté l’AFP.
Dix-huit personnes ont été interpellées avant le départ de la manifestation « face au risque important d’actions violentes dans le centre-ville », a indiqué la police sur Twitter.
Vingt-deux cocktails molotov et dix mortiers ont également été découverts à proximité du point de rassemblement, tandis qu’une centaine de parapluies et un extincteur ont été saisis, selon la police.
Différents groupes de « gilets jaunes » ont appelé à un rassemblement national à Nantes pour relancer le mouvement, près d’un an après ses débuts, dans une ville marquée par la mort de Steve Maia Caniço. Cet animateur de 24 ans a disparu le soir de la Fête de la musique, après une intervention policière controversée. Son corps a été retrouvé cinq semaines plus tard dans la Loire.
Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a annoncé vendredi la mutation du commissaire divisionnaire chargé de l’intervention, le rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA) ayant estimé que ses décisions avaient « manqué de discernement ».
La ville est également marquée par « l’affaire Rugy », l’ex-ministre de la Transition écologique poussé à la démission mi-juillet après une série de révélations de Mediapart.
A Lyon, quelque 400 manifestants, dont beaucoup ne portaient pas de gilets jaunes, se sont rassemblés place Bellecour, bravant l’interdiction de la préfecture.
Mobilisées en nombre, les forces de l’ordre ont procédé en début d’après-midi à « 9 interpellations pour attroupements illégaux en vue de commettre une infraction et port d’armes illégal », selon la préfecture.
A Toulouse, plusieurs centaines de personnes ont manifesté, arpentant les grands boulevards et les rues commerçantes du centre, au cri de « Toulouse, Toulouse, soulève-toi ».
« Tout le monde misait sur notre essoufflement, mais vous voyez, on est de retour, toujours plus nombreux et on ne lâchera rien », a lancé Véronique, une retraitée de 74 ans, qui a dit avoir trouvé dans le mouvement une « raison de vivre ».
A Marseille, 200 personnes, dont une cinquantaine porteurs de la chasuble symbolique, ont défilé derrière une banderole appelant à la « suppression de l’IGPN, au service du blanchiment des polices ».
Le mouvement a également rassemblé quelque 200 personnes à Montpellier et 150 à Bordeaux. Dans les Pyrénées-Atlantiques, une douzaine de gilets jaunes ont accueilli le ministre des Finances Bruno Le Maire, venu inaugurer la 71e foire de Pau, en entonnant: « On est là, on est là, on est toujours là », mais leur chant a été couvert par la musique d’une fanfare.
Avec AFP