Aéronautique : Airbus Helicopters ouvre un centre régional au Maroc

Le Royaume se trouve à un tournant économique majeur, devenu un pays émergent, sortant du sous-développement grâce à des investissements massifs dans l’économie nationale, et tendant à former une main-d’œuvre qualifiée répondant aux meilleurs standards internationaux, pouvant ainsi accueillir les multinationales souhaitant s’implanter dans le Royaume afin de générer des économies d’échelles. C’est dans ce contexte qu’Airbus a implanté une filiale au Maroc pour l’Afrique de l’Ouest. Le Maroc a pour ambition de devenir un Hub aéronautique régional, contractant un contrat avec Airbus pour les Forces Royales Air, dotant ainsi le Royaume d’une flotte significative de 60 hélicoptères airbus.

L’attractivité d’un pays englobe une fiscalité accommodante pour les entreprises et des règles plus souples en matière sociale ou d’accès aux marchés publics. Baisse de la fiscalité et réglementations simplifiées seraient nécessaires pour attirer les investisseurs étrangers. Cependant plusieurs faits tendent à contredire cette théorie, prenons l’exemple de la Corée du Sud, dans les années 1980, où il fallait obtenir 299 permis auprès de 199 administrations pour ouvrir une usine, et cela n’a pas empêché le pays d’être attractif. Car son économie était dynamique.

Les critères d’attractivité ne se résument donc pas à une question de fiscalité ou de réglementations. Ils prennent en compte la performance économique du pays, l’efficacité des entreprises présentes sur le marché, l’offre de services publics et, enfin, les infrastructures (routes, transports, écoles…). Le Royaume est une destination de choix pour les investisseurs pour la qualité de ses infrastructures (transports, communications), de sa main-d’œuvre (productive, qualifiée et pas chère). Ces deux éléments dépendent de l’action publique.

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Au Maroc, les infrastructures sont financées par l’Etat, tout comme la qualité de la main-d’œuvre à travers le système éducatif. De même, la réduction des impôts sur les entreprises créerait un manque à gagner pour les finances publiques qui finirait à terme par dégrader les critères qui font l’attractivité du Royaume.

Maroc, pays en développement

Le Maroc est un pays en développement ayant subi la colonisation, il a été victime d’une organisation du commerce international qui lui a été défavorable par le passé, ainsi que du manque d’accès au financement, ce qui a rendu par le passé son développement impossible. Prenons pour exemple, des pays tels que la Corée du Sud, Singapour, Chine qui furent par le passé sous-développés et qui ont réussi à sortir du sous-développement grâce à un sacrifice conséquent, ils ont pu se développer deux à trois fois plus rapidement que les pays avancés et ils ont souvent dû contourner les modes de financement traditionnels (banques, FMI) qui refusaient de leur prêter de l’argent.

La Corée du Sud a accompli en 40 ans ce que les Etats-Unis ont fait en 150 ans, et qui comme elle n’arrivait pas à obtenir de crédits pour financer ses projets industriels, a utilisé une compensation financière liée à la Seconde Guerre mondiale qu’elle avait négociée avec le Japon.

Aujourd’hui, un pays pauvre qui souhaiterait se développer, serait confronté à deux blocages : celui des financements (car les biens agricoles des pays pauvres servent la demande intérieure et ne répondent pas aux critères de financement du FMI qui reprennent en partie le principe des avantages comparatifs) et celui du commerce international qui lui ont donné accès à des produits agricoles moins chers venant d’autres pays.

Se développer dans un contexte de mondialisation où les pays riches détiennent les banques, édictant des règles du commerce international qui les servent, choisissent les financements de filières qui les arrangent (comme le pétrole ou les matières premières dont ils ont besoin pour leur économie), exploitent avec leurs propres compagnies ces matières premières, puis exportent vers les pays pauvres les produits qu’ils fabriquent.

Les pays en développement servent d’appui à l’économie des pays riches parce qu’ils leur fournissent les matières premières dont ils ont besoin mais également parce qu’ils sont un débouché pour les industries de ces pays riches.

Implantation d’Airbus Helicopters au Maroc

Airbus Helicopters s’est implanté au Maroc en ouvrant une nouvelle filiale pour l’Afrique de l’Ouest. Ayant pour objectif de renforcer significativement la présence d’Airbus dans le Royaume, et ayant un plan ambitieux visant à créer un centre régional pour l’Afrique de l’Ouest.

60 hélicoptères Airbus sont actuellement en service auprès des Forces Royales Air, de la Marine Royale et de la gendarmerie royale marocaines. Un centre de service complet sera mis en place pour la maintenance, la réparation et la révision (MRO) des appareils.

Cette implantation s’accompagne par la création d’un centre de formation équipé de simulateurs de vol, ce centre aura vocation à accueillir des pilotes du monde entier, renforçant ainsi le positionnement du Maroc comme Hub aéronautique régional.

Par ailleurs, les forces royales air du Maroc ont commandé une flotte d’hélicoptères H135 destinés à l’entrainement militaire primaire. Ce contrat comprend également un vaste programme de soutien, incluant la formation de pilotes instructeurs et de pilotes de maintenance.

En 2014, l’entreprise Airbus a étendu ses activités avec la création d’une nouvelle usine de 15000 mètre carré dans la zone Midparc sous le nom d’Airbus Atlantic. Au niveau du Maroc, Airbus emploie 1000 salariés dans ses deux usines marocaines. Cette nouvelle implantation d’Airbus Helicopters s’inscrit dans la continuité du groupe aéronautique européen au Maroc. Par ailleurs, c’est un témoignage fort de la confiance accordée au savoir-faire et au potentiel du pays dans le secteur aéronautique.

L’ouverture de cette filiale représente une étape importante dans le développement d’Airbus Helicopters en Afrique, contribuant ainsi significativement à l’essor de l’industrie aéronautique marocaine.

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