Aéronautique au Maroc: un secteur en pleine ascension
Le Maroc est en train de réaliser, depuis quelques années, une véritable percée dans une branche de l’industrie parmi les plus exigeantes en termes d’investissement, de savoir et surtout de maîtrise technologique: l’aéronautique.
L’implantation au Maroc de plusieurs poids lourds de ce secteur tels que Bombardier, Eads, Boeing, Safran et autres, confirme la place de choix qu’occupe désormais le Royaume sur la carte mondiale de l’industrie aéronautique.
A la faveur d’intenses efforts et d’une ambition inébranlable, il a pu se frayer un chemin dans ce secteur qui connaît aujourd’hui un plein essor au Maroc et qui compte désormais parmi les leviers prometteurs du Royaume en matière de croissance et de création d’emplois.
En effet, en 2017, les exportations de l’industrie aéronautique marocaine ont atteint à fin novembre plus de 9,78 milliards de dirhams contre 8,42 milliards un an auparavant soit une progression de 16,3%, selon l’office des changes.
Pour accroître de manière considérable sa valeur ajoutée et améliorer son taux d’intégration (17% en 2015), le Maroc a lancé, il y a moins de deux mois, deux nouveaux écosystèmes dans ce secteur (moteurs et composites) pour compléter et renforcer ceux (quatre) installés en 2015 dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’accélération industrie.
Ces écosystèmes industriels devraient permettre, d’ici 2020, de créer 23.000 emplois, porter le chiffre d’affaires à l’export à 16 milliards de dirhams, hisser le taux d’intégration local à 35% et attirer plus de 100 nouveaux acteurs.
Dans ce secteur, le Maroc mise également sur le volet formation pour s’ériger en un véritable hub régional en la matière avec des programmes spécialement conçus pour répondre aux besoins croissants des opérateurs. A ce titre, l’Institut marocain des métiers de l’aéronautique (IMA) constitue un véritable vivier des compétences dans ce domaine à haute technologie.
Conscient que les aides et l’accompagnement conditionnent l’attractivité de la destination Maroc, l’Etat prend également en charge certaines dépenses liées à l’acquisition du foncier et à la formation, offre d’importantes incitations fiscales et contribue au renforcement de la productivité des entreprises et à l’amélioration de leur compétitivité.
Le groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS), qui réunit l’ensemble des opérateurs du secteur, joue également son rôle de fédérateur et de facilitateur pour ses membres, et se positionne comme le partenaire privilégié du secteur public pour la stratégie de développement du secteur aéronautique et la mise en œuvre du Pacte pour l’émergence industrielle.
Les avancées indéniables du Maroc en matière d’industrie aéronautique constituent un attrait de taille pour les investissements étrangers, traduit notamment par la signature, en 2016 par Boeing, d’un protocole d’accord pour créer un écosystème industriel dans la zone de Tanger, qui devrait permettre la création de 120 sous-traitants et fournisseurs et 8.700 nouveaux emplois spécialisés, avec, en vue, plusieurs centaines de millions de dollars de commandes.
Dans un contexte de flux continus d’investissements étrangers et de compétitivité favorable, le Maroc s’impose donc comme destination incontournable pour les benchmarks du secteur aéronautique, son attractivité reposant principalement sur les capacités qualitatives de sa main d’œuvre, outre l’avantage géographique et les efforts déployés pour accompagner les industriels en aéronautique.
Par Soukaïna Benmahmoud