Aéroport Mohammed V : l’Etat met fin au chaos et les « bagagistes » rentrent dans le rang
Houcine Aït Marghad
Le dénouement, enfin, de la crise des « bagagistes » qui a crée une anarchie pour ne pas dire un chaos à l’aéroport Mohammed V de Casablanca soulagera à coup sûr les passagers ; mais aussi les responsables différents, de la RAM jusqu’aux autorités.
Après de longs mois de perturbations, causées par la grève de zèle des bagagistes, l’aéroport international connait désormais une accalmie, grâce à l’intervention des autorités incarnée par la Commission du ministère de l’Intérieur qui a été mise en place spécialement pour s’attaquer, non sans détermination et efficacité, à une série de dysfonctionnements délibérés qui n’honorent nullement les grévistes. Tout semble revenir à la normale, et un responsable de l’aéroport n’hésite pas à affirmer que « les activités se sont nettement améliorées aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’aéroport ».
Et pour commencer, il faut rappeler que la Commission de l’Intérieur, en coordination avec toutes les instances basées à l’aéroport, à pied d’œuvre de manière effective, a pris les choses en main depuis vendredi 20 septembre, en restituant la programmation des activités des bagagistes à l’entreprise qui gère ce volet. Elle a par ailleurs réinstitué le système du pointage de ces mêmes bagagistes avec le résultat immédiat de couper court à l’anarchie instaurée avec malveillance par les grévistes zélés, à leur tête des dirigeants du mouvement de grèves sauvages qui défient et la loi et la morale.
Il convient de souligner que le mouvement de grèves déclenchées sans préavis et en violation des règles a eu pour conséquence non seulement de créer de graves préjudices aux passages et clients, de créer des désagréments, mais aussi – et ce n’est pas la moindre entorse – de porter un coup à l’image de marque du Maroc, comme aussi aux efforts déployés depuis des années pour hisser l’aéroport et sa réputation au niveau international. On n’hésitera pas à souligner qu’au moment où le tourisme et le transport aérien nationaux affichent des ambitions et accomplissent des prouesses, la malveillance de bagagistes, manipulés, la mauvaise fois de ceux qui les dirigent et les téléguident a crée un climat d’affrontements délibérés , mettant en avant des comportements égoïstes, violant les principes et les règles qui régissent l’activité du plus grand aéroport du Royaume.
Une véritable opération de sabotage des conventions et des règles de travail a été lancée, où l’on voyait les meneurs de grévistes tenter de bloquer et de paralyser le trafic, s’accaparer la programmation des activités des bagagistes, supprimer le pointage et imposer à leur guise leurs propres lois. Le résultat a été, comme certaines images sur des sites l’ont montré, une ambiance de pagaille désastreuse, ahurissante à vrai, une foire d’empoigne qui a mis en danger voire en péril la sécurité et la vie même de plusieurs personnes. Un climat d’anarchie qui a secoué la communauté des passagers et le peuple marocain.
L’employeur, de bonne grâce, s’est vu sommé de payer les salaires et les heures supplémentaires alors qu’il était en même temps empêché d’exercer son droit de vérifier si les employés remplissaient effectivement leur devoir, s’ils étaient présents à leur poste de travail, ou absents et pour quelle raison justifiée. L’anarchie a mis en évidence un véritable chaos et surtout des abus, suite auxquels certains bagagistes étaient d’ailleurs tout simplement sacrifiés par leurs zélateurs. Autre conséquence non moins grave : l’Employeur s’est vu ainsi imposer le règlement d’une lourde facture, chiffrée à des millions de dirhams par mois , alors qu’il était dans l’incapacité de vérifier la véracité des heures de travail, ni de lutter contre les emplois fictifs et les abus inhérents.
Faut-il préciser que ce sont ces situations de rente qui profitent aux instigateurs des grèves, ces « barons » enrichis et qui sont à l’origine et au cœur du blocage du dialogue social ? Ils ont piétiné les accords signés en juillet dernier avec l’employeur qui leur offraient une hausse de …30% et une série d’avantages sociaux comme des billets d’avions et les missions al-Omra. Ils oublient également que les bagagistes sont employés sous des contrats CDI ( Contrat à durée indéterminée) , ils instrumentalisent ainsi ces derniers pour maintenir leurs privilèges et leur situation de rente, en un mot ils pensent d’abord à leur propre amélioration qu’à celle des bagagistes qu’ils poussent à la grève.
Toute cette débandade et ce chaos ont connu leur terme, depuis vendredi 20 septembre. Le travail de coordination mené conjointement par l’Employeur, les parties concernées de l’aéroport et la Commission de l’Intérieur sous l’égide des pouvoirs publics, lassés de cette anarchie détermine désormais les règles : le retour du système de pointage à tous les employés, comme institué par la société qui emploie, le respect des règles professionnelles et de l’éthique. Un nouvel esprit semble être instauré et les écarts ou les violences relevés depuis quelques semaines, qui ont entaché l’image de l’aéroport, n’ont plus lieu d’être…