Affaire Ghosn : Renault a transmis les conclusions de son audit à la justice
Renault a annoncé avoir transmis vendredi à la justice française les conclusions de l’audit mené avec son partenaire Nissan sur leur filiale commune néerlandaise RNBV, dans le cadre d’une enquête visant son ancien patron Carlos Ghosn.
Le groupe automobile français, dont le siège social a été perquisitionné à deux reprises ces dix derniers jours, « a, sur réquisition du parquet de Nanterre, transmis ce jour le rapport final du cabinet Mazars portant sur RNBV », a déclaré le constructeur dans un communiqué.
Le constructeur français assure qu’il « coopère pleinement avec les autorités judiciaires ».
Lors d’une perquisition mercredi au siège de Renault à Boulogne-Billancourt, près de Paris, les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff) avaient saisi des ordinateurs, téléphones portables et tablettes utilisés par des assistants de Carlos Ghosn, l’ancien patron de l’alliance Renault-Nissan, inculpé au Japon pour diverses malversations.
L’homme d’affaires de 65 ans est visé par une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Nanterre (banlieue de Paris). La justice s’intéresse à deux soirées organisées au château de Versailles en échange d’une convention de mécénat entre la marque au losange et l’établissement qui gère le château.
La première a été organisée le 27 mars 2014 par Carlos Ghosn pour fêter ses 50 ans, sous couvert de célébrer les quinze ans de l’alliance Renault-Nissan. La seconde, qui remonte à octobre 2016, aurait été organisée pour le mariage de Carlos Ghosn avec son épouse Carole.
L’enquête a depuis été élargie à des transferts de fonds suspects entre Renault et le distributeur de Renault et Nissan à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).
Renault avait annoncé le 5 juin qu’il envisageait des poursuites contre son ancien dirigeant après avoir détecté 11 millions d’euros de « dépenses suspectes » au sein de la filiale RNBV, grâce à l’audit commandé au cabinet Mazars.
RNBV, filiale à 50-50 entre Renault et Nissan, était la structure créée par M. Ghosn pour incarner l’alliance des deux constructeurs au niveau opérationnel. Depuis plusieurs mois, Nissan accusait cette structure de masquer des dépenses à son profit personnel.
D’après une source proche du dossier, le rapport Mazars, qui n’a pas été publié, mentionne notamment des paiements suspects à l’ancienne ministre de la Justice Rachida Dati, et au criminologue français Alain Bauer. Une enquête préliminaire visant ces deux personnalités a été ouverte le 31 mai par le parquet national financier.
AFP