Affaire Pegasus : Où sont nos partis politiques ?
Comme par enchantement, leur silence devient tout d’un coup absolu et inquiétant. Cela relève, à l’évidence, d’un désintérêt total qui fait que les beaux parleurs d’entre eux se sont évaporés de la scène sans crier gare et semblent s’être fondus dans la masse.
Or depuis quelques temps déjà, le Maroc fait face à un ouragan de coups d’épingle le ciblant de part et d’autres. Nous sommes donc confrontés à une période qui nécessite la mobilisation de tous pour défendre notre pays, circonstance oblige. Pendant ce temps où l’heure est à la grande solidarité et à l’esprit de corps de tous les Marocains qui doivent mettre l’intérêt du pays avant tout, nos partis politiques ne donnent aucun signe de mouvement, c’est à peine si on ne parle pas d’un coup de jarnac envers la patrie ! Nonobstant y a-t-il plus grave que de voir que son pays est ciblé à dessein de déstabilisation ? Seulement que dire ? Bien sûr, le coup de génie c’est qu’ils vont concocter un communiqué conjoint peut-être demain ou un de ces jours pour réitérer « leur engagement constant derrière Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à défendre l’intégrité territoriale du Royaume. » Mais encore ?
Bien entendu, les partis politiques ont été aux abonnés absents depuis le début de la pandémie. Toutefois, aujourd’hui, ils font montre d’une surdité coupable alors que la nation est dans le viseur de pays et d’organisations au service d’agendas qui vouent une haine irascible au pays et qui, coup sur coup, n’épargnent pas le Royaume. Rien n’explique cette attitude si ce n’est leurs préoccupations qui sont autres. En effet, et ce n’est plus un constat ni une révélation mais bel et bien une confirmation. Les faits sont là : les partis politiques s’éloignent de la scène politique au moment où la situation dicte davantage de présence, d’implication, de patriotisme et de diligence pour porter et soutenir notre pays qui ne cesse d’attiser la jalousie voire l’hostilité de certains États qui se refusent de voir un Maroc qui change, un Maroc qui s’assume.
Pourtant, nos partis politiques de tous bords étaient très prompts à marquer leur présence sur les plateaux télés et s’arrachaient les Unes de journaux nationaux, il y a juste quelques jours, pour défendre leurs programmes électoraux ou critiquer ceux des adversaires ou encore condamner telle ou telle décision du gouvernement. Pas de secret ! Seules les campagnes électorales et la promotion de leurs partis les sortent de leurs tanières. Ils en donnent pour preuve les congrès nationaux et les meetings qui étaient au rendez-vous et à profusion.
N’ont-ils pas d’avis face à l’actualité eux qui doivent représenter une force d’action pour fédérer et mobiliser les citoyens ? Ne peuvent-ils pas afficher à la face du monde leurs positions et les assumer ? Que pensent-ils de ce que subit le Maroc en ce moment ? Sont-ils indifférents à ce qui se passe ? Trouvent-ils décent que le Maroc subisse ces attaques sans qu’ils se manifestent ? Sont-ils conscients du rôle qu’ils ont à jouer pour la mobilisation inébranlable pour faire face aux actes et aux tentatives qui pourraient nuire à la souveraineté du Royaume ou menacer ses intérêts fondamentaux nationaux ? N’est-il pas encore temps que nos politiques cèdent leur compétitivité individualiste pour se concentrer sur le bien du pays et qu’ils en fassent une priorité au lieu de se focaliser sur leur ring où ils sont les seuls acteurs et se cacher dans les bois dès qu’il s’agit de l’intérêt de tous ?
A coup sûr, le vide caractérisant la scène politique locale, le silence incompréhensible des politiques soulèvent moults interrogations. Et dire que les Marocains devront former un front intérieur solide, partis politiques aux premiers rangs pour nous former et nous encadrer ?
Nous attendons de leur part un signe… Qu’ils apportent leur soutien à leur pays, qu’ils réagissent aux attaques qui ciblent le Maroc, qu’ils dénoncent et condamnent, qu’ils marquent le coup tout simplement parce que l’intérêt du pays est beaucoup plus important que les enjeux électoraux qui les préoccupent et les occupent.
D’ores et déjà nous avons besoin de partis politiques militants et patriotiques autrement que valent-ils s’ils ne peuvent pas riposter aux coups de boutoir que reçoit le Royaume ?
Mais ainsi soit-il, ai-je envie de dire !