Affaire Souleimane Raissouni : son avocat islamiste renie le droit des homosexuels victimes de viol, de recourir à la justice contre leurs agresseurs
Par Hassan Benali
Après les propos homophobes proférés par le « journaliste » Souleimane Raissouni, placé en détention provisoire depuis vendredi dernier, suite à son accusation de viol par un jeune homosexuel, c’est au tour de l’avocat du prévenu d’en remettre une couche : sans ambages ni autre considération, il exprime publiquement son homophobie.
« Maitre » Abdelmaoula El Marouri, puisque c’est de lui qu’il s’agit, vient récemment de pondre un post nauséabond qui déshonore la robe d’avocat qu’il porte, dans lequel, sans pudeur ni réserve, faisant dans le style abyssal et excommunicateur ,il s’interroge avec le plus grand sérieux du monde, si « la justice marocaine a approuvé la recevabilité de la plainte d’un individu qui se targue d’être un sodomite, et dans laquelle il prétend avoir subi une tentative de viol » ? Non sans se demander, avec beaucoup d’amertume : « mais dans quel pays sommes-nous ? ».
Encore une fois, la preuve par deux est fournie de l’irréversible mépris nourri et cultivé par les islamo-fascistes à l’endroit des citoyens homosexuels transformés en parias !
A vrai dire les propos « daechiens » de cet avocat, membre du PJD, ne contrastent pas tellement avec les positions des dirigeants de son parti au sujet de l’homosexualité.
Tout le monde se rappelle l’acharnement qu’un certain nombre de ses députés avaient mis en 2010, pour interdire au roi de la pop britannique, Elton John, de se produire sur la scène du festival Mawazine, n’hésitant pas à pointer du doigt l’orientation sexuelle du célèbre chanteur, et dénonçant un vague complot qui viserait à « homosexualiser » le Maroc, au moment où Mustapha Ramid, actuellement ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme au sein du cabinet d’El Othmani, n’avait pas hésité à son tour de déclarer que « les homosexuels sont des ordures ».
On l’aura bien compris. En essayant de faire vibrer la fibre moraliste des milieux islamistes, El Marouri tente sournoisement d’inverser les rôles en victimisant l’accusé et en culpabilisant la victime pour son orientation sexuelle. Un tour de passe-passe qui a tout de suite alerté le plaignant, lequel s’est immédiatement fendu d’un communiqué dans lequel il a annoncé son intention d’ester le défenseur de Souleimane Raissouni, dont il dénonce la volonté de le priver de sa citoyenneté et de son droit légitime de recourir à la justice, tout en exprimant ses craintes pour son intégrité physique, qu’il estime menacée par la rhétorique haineuse d’ »un El Marouri aveuglé par son idéologie basée sur la violence et la discrimination sous toutes ses formes ».
Il n’en reste pas moins que cette affaire, qui survient quelques semaines à peine, après la désastreuse campagne d’outing, ayant ciblé la communauté LGBT marocaine, est en phase d’aboutir à une véritable bataille au sein des organisations des droits de l’Homme au Maroc, notamment entre les militants de la gauche qui adhèrent à l’expression universelle de ces droits et souhaitent ardemment le jugement de Raissouni, et ceux qui baignent et « prospèrent » dans le référentiel islamo-conservateur , reniant l’existence même des minorités sexuelles au Maroc, incitant de manière subliminale à leur lynchage, voire plus, en fustigeant avec beaucoup d’hypocrisie sociale, leur « déviance religieuse ». Oubliant tout simplement que les affaires de sexe de ces derniers mois ont surtout marqué les rangs et cercles d’obédience islamiste et entachent constamment leur image de marque dans le monde !
Maitre Abdelmoula El Marouri n’en est que le produit intellectuel désastreux, sa rhétorique contre les citoyens homosexuels est une calomnie abominable qui n’honore pas un « avocat » à court d’arguments !