Afrique : l’initiative « AAA » continue d’avancer et de se structurer
L’initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine « AAA » continue d’avancer et de se structurer et occupe aujourd’hui une place élevée dans l’agenda politique, a affirmé, jeudi à Meknès, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki.
Intervenant à la troisième réunion ministérielle de l’Initiative « AAA », sous la thématique « La transformation de l’agriculture africaine pour s’adapter au changement climatique », organisée en marge du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), M. Sadiki a indiqué que l’initiative bénéficie de l’adhésion et de l’appui d’un grand nombre de pays africains, d’organisations internationales et régionales, d’institutions financières, du secteur privé et de la société civile. Elle est également soutenue par un comité scientifique international de haut niveau puisant son expertise dans les institutions académiques et de recherche de renommée mondiale, a-t-il fait savoir, ajoutant que dès son lancement par le Royaume en 2022, il était impératif de réussir une mise en mouvement rapide et de démontrer des résultats tangibles sur le terrain.
Le ministre a, en outre, assuré que la présence de 33 pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Europe témoigne de l’importance accordée à cette initiative, faisant part de tout l’intérêt et la fierté du Maroc de la porter et la promouvoir et de contribuer ensemble à une coopération forte, efficace, multilatérale et Sud-Sud pour un développement durable du secteur agricole dans le continent africain. Concernant les réalisations de l’initiative, le ministre a souligné qu’avec l’appui de la Banque Mondiale, de l’Agence Française de Développement, du Partenariat NDC, du Centre International d’Agriculture Tropicale (CIAT), de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et des experts locaux africains, « AAA » a entrepris l’accompagnement des pays africains frères dans un processus de renforcement de capacités et de formulation de plans nationaux d’investissements dans l’adaptation et la transformation du secteur agricole et la préparation de projets spécifiques et bancables.
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A cet égard, le ministre a précisé que ces plans sont des outils stratégiques complets visant à renforcer la résilience des agriculteurs face aux changements climatiques et à assurer une sécurité alimentaire durable. Ainsi, sept pays africains (Côte d’Ivoire, Mali, Cameroun, Ghana, Burkina Faso, République du Congo et Maroc) ont pu bénéficier de ces plans, nécessitant ensemble un investissement de 2,4 milliards de dollars et pouvant bénéficier à près de 9 millions de petits agriculteurs, a-t-il fait remarquer.
De même, et au regard de l’importance du niveau d’investissement requis, M. Sadiki a appelé, en ce moment particulièrement cruciale pour notre continent et au vu du contexte international, l’ensemble des partenaires au développement à accroitre le soutien financier et technique destiné à aider nos pays à adapter leurs agricultures au changement climatique. Par ailleurs, au niveau de la coopération Sud-Sud, le ministre a évoqué les accords de coopération signés à la suite des visites effectuées par SM le Roi Mohammed VI à de nombreux pays africains frères, ainsi que la signature du Groupe Crédit Agricole du Maroc des accords de partenariat avec des organisations homologues dans 9 pays africains frères (Sénégal, Ghana, Nigeria, Niger, Rwanda, Zambie, Tanzanie, Éthiopie et Madagascar). Ces partenariats portent sur le partage d’expertise et le transfert de compétences dans le développement d’outils pour un financement agricole inclusif.
De son côté, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, a mis en avant la place de la santé, et le lien étroit entre la souveraineté alimentaire et sanitaire, élevé au rang de la priorité nationale au Maroc. Dans ce sens, le ministre a fait savoir que la souveraineté alimentaire et sanitaire constitue aujourd’hui un enjeu critique, qui fait objet d’un regain d’intérêt sans précédent notamment dans un contexte volatile marqué par de multiples mutations technologiques.
M. Ait Taleb a également précisé que la souveraineté sanitaire et la sécurité alimentaire sont fortement interdépendants, d’où la nécessité d’une résilience accrue des systèmes alimentaire et sanitaire.
Dans ce sillage, il a relevé que la recherche de la souveraineté s’impose comme un impératif absolue dans les politiques publiques, qui devraient passer essentiellement par le renforcement des relations bilatérales régionales, et l’adoption d’une approche collaborative pluridisciplinaire.
Organisée Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, sous le thème « Génération Green : Pour une souveraineté alimentaire durable », la 15ème édition du SIAM se poursuit jusqu’au 7 mai courant.
Avec MAP