Agriculture bio: Des avancées malgré quelques écueils

Le Maroc connait depuis quelques années un avancement remarquable dans le secteur de l’agriculture biologique. La filière enregistre une superficie cultivée de 18.000 hectares et plus de 650 opérateurs, grâce à une forte demande locale et, surtout, à l’export. En effet, la production dépasse annuellement les 130.000 tonnes, contre un volume expédié de 14.000 tonnes par an.

100 000 ha de superficie cultivée à l’horizon 2030, selon le ministère de l’Agriculture dans une note d’information sur cette filière. Actuellement, la superficie utilisée compte plus de 12 000 ha, en plus des plantes spontanées telles que l’arganier, les plantes médicinales et aromatiques, la figue de barbarie et le caroubier, ainsi que les câpres. L’olivier, l’amandier, les agrumes et les cultures maraîchères, ainsi que les plantes aromatiques et médicinales, sont les principales filières cultivées.

Slim Kabbaj, président de l’interprofession Maroc Bio, a déclaré à Médias24, « qu’au Maroc, les premiers agriculteurs ont commencé à certifier avec le label bio français (AB) à la fin des années 1980 afin d’exporter vers l’Europe ».

« Cette règlementation est apparue dans les années 1980, tandis que la loi marocaine a vu le jour en 2012, année durant laquelle la loi 39-12 (relative à la production biologique des produits agricoles et aquatiques,) a été publiée au Bulletin officiel. Celle-ci a ensuite été suivie par les décrets d’application, sur l’agriculture, l’élevage, l’aquaculture, la transformation, la distribution et le logo bio national, entre autres. » ajoute-t-il.

Ce label Bio signifie clairement que le produit a respecté un cahier des charges précis, depuis les semences jusqu’à la production, depuis le produit de base jusqu’au produit transformé et valorisé, puis distribué et ou exporté. C’est la garantie formelle que dans le produit mis sur le marché, il n’y a pas de produits chimiques nocifs qui impacte sur la santé et l’environnement. La culture de la plante est renforcée par un cadre juridique, à l’image des textes en Europe et ailleurs dans le monde, dans l’objectif de créer une identification.

Depuis, le secteur continue d’évoluer, selon Slim Kabbaj, il compte plus de 650 opérateurs en 2022. « Les estimations actuelles avancent la fourchette d’environ 650 à 700 opérateurs au Maroc, sachant que les chiffres évoluent rapidement en raison de l’arrivée régulière de nouveaux entrants, mais aussi en raison du retrait de ceux qui, de façon temporaire ou définitive, arrêtent le bio. » Un travail est réalisé sur le terrain afin de rallier d’autres acteurs à l’interprofession Maroc Bio, deuxième organisme jouant un rôle important dans le secteur.

Un contrat-programme 2023-2030 dans le pipe

Dans le même sillage, la loi 39-12 adopté empêche la confusion entre les divers types d’agriculture ou les différents labels. Ces conditions, maintenant qu’elles sont mises en place dans le secteur, devraient donner lieu à un contrat-programme 2023-2030 dans le cadre du stratégie « Génération Green ».

Le secteur privé et celui du public ont travaillé pendant plus de deux ans afin de constituer un document qui concerne toutes les populations de la filière – agriculteurs, éleveurs, transformateurs et distributeurs et exportateurs. Il concerne également les consommateurs, le développement du marché national et la mise à jour de la réglementation.

Ce contrat-programme comporte bien évidemment un ensemble de mesures de soutien, l’appui à la formation et à la recherche, la création d’une classe moyenne dans le monde rural et le soutien aux jeunes créateurs.

Un objectif de référence important est une surface d’agriculture biologique de 100.000 hectares en 2030. « Cette ambition forte pour notre pays veut donc faire de cette niche un secteur économique à part entière et, à terme, donner la meilleure accessibilité au bio. », estime le président de Maroc Bio.

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