Agriculture: L’utilisation des drones, un atout pas totalement libéralisé
Le secteur de l’agriculture a pris une nouvelle dynamique de développement en adoptant des drones. Cette révolution permet d’aider les agriculteurs à faire face à la sécheresse et aux conditions météorologiques irrégulières causées par le changement climatique. Au Maroc, les autorités interdisent l’utilisation de drones sans pilote sans permis.
Avec l’émergence du phénomène de la sécheresse au Maroc ces dernières années, le secteur de l’agriculture est désormais de plus en plus difficile. A cet effet, le Maroc prend le train en marche et s’oriente progressivement vers une agriculture digitale. Cette orientation s’appuie sur des outils technologiques pour aider l’agriculteur à prendre les meilleures décisions possibles pour une agriculture raisonnée face au changement climatique.
Les drones agricoles sont spécialement conçus pour aider les agriculteurs à surveiller et à gérer leurs cultures de manière plus efficace, ils sont équipés de systèmes de navigation avancés tels que le GPS et le GLONASS, des caméras et des capteurs (utilisés pour capturer des images et des données précises sur les cultures), ils sont aussi conçus pour voler dans des conditions météorologiques difficiles, y compris le vent et la pluie.
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Cette nouvelle technologie aide les agriculteurs à scanner les arbres depuis les airs et évaluer leur niveau d’hydratation, la qualité du sol et leur état de santé général, afin d’éviter des dommages irréversibles. Ce recours à l’agriculture digitale permet de minimiser considérablement le temps de traitement et d’obtenir un meilleur rendement.
L’équation des drones
Le Maroc a connu ces deux dernières années les plus hauts niveaux de sécheresse depuis quatre décennies, ce qui a menacé le secteur agricole. L’agriculture représente 13% du produit intérieur brut (PIB), 14% des exportations et 33% des emplois. Avec ces problèmes liés aux changements climatiques où l’eau se raréfie, le drone agriculture pourrait utiliser jusqu’à 20 fois moins d’eau par rapport à un traitement phytosanitaire classique. Ainsi, il permet l’accès immédiat à la parcelle pour le traitement des grandes cultures après la chute des pluies et après irrigations, surtout au niveau des sols profonds et argileux.
La directrice du centre numérique du ministère marocain de l’Agriculture a indiqué que seulement 3% des quelque deux millions d’agriculteurs marocains utilisent la technologie des drones. Ce faible taux d’utilisation s’explique par un problème de législation préalable qui interdit toute importation et utilisation sans autorisation.
La loi marocaine exige que l’importation d’objets volants sans pilote, motorisés et télépilotés, y compris les drones et les modèles réduits d’avions, obtienne au préalable une licence d’importation conformément à l’article 1 de la loi n° 13/89 relative au commerce extérieur. Chaque utilisation d’un drone doit nécessiter une autorisation spécifique des autorités locales.