Al Haouz : Le PJD dénonce les lenteurs dans les projets de reconstruction

Un an après le séisme ayant frappé la région d’Al Haouz, le Parti de la Justice et du Développement (PJD) exprime vivement ses critiques à l’encontre du gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch. Au cœur des reproches, le retard jugé inexpliqué dans la mise en œuvre du programme de reconstruction des zones sinistrées, malgré une mobilisation rapide et efficace des ressources financières à travers une campagne nationale de solidarité.

Lors d’une réunion du conseil national présidée par Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, dimanche, et coïncidant avec l’anniversaire du séisme qui avait causé plus de 3 000 victimes mortelles et blessé environ 5 000 personnes, le parti a fermement condamné l’inaction gouvernementale. Cette catastrophe naturelle avait eu pour conséquence l’effondrement de nombreux logements, poussant des familles entières à vivre dans des abris de fortune.

Le PJD accuse le gouvernement de ne pas avoir « réalisé le programme de réhabilitation avec l’efficacité et la rapidité requises » et souligne la « disponibilité de ressources financières suffisantes ». Celles-ci comprennent des fonds collectés à travers la solidarité nationale, un témoignage touchant du haut niveau de réponses charitable et civique du peuple marocain, conformément aux directives royales. Cependant, le parti pointe du doigt « l’incapacité manifeste » du gouvernement à mobiliser pleinement l’Agence de développement du Haut Atlas, un organe crucial supposé catalyser les efforts de reconstruction.

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Outre le problème de reconstruction, le PJD a mis en lumière ce qu’il perçoit comme une tentative du gouvernement de « museler les citoyens et les militants », lesquels expriment légitimement, selon le parti, leur mécontentement face aux retards entravant le programme.

En réponse à ces critiques, le Premier ministre Akhannouch a, la semaine dernière, mis en avant les engagements du comité en charge des travaux de reconstruction, affirmant que toutes les conditions nécessaires à la réhabilitation et à la reconstruction des habitations avaient été mises en place. Il a cité la délivrance de 55 142 permis de construction et l’avancement des projets concernant 49 632 maisons endommagées, relayant un message d’assurance quant à la progression des travaux.

En parallèle, le PJD critique la gestion par le gouvernement Akhannouch des manifestations étudiantes, particulièrement celles concernant les étudiants en médecine, en pharmacie et en dentaire. Leur mécontentement est nourri par les réformes éducatives récentes, notamment la réduction de la durée des études médicales de sept à six ans. On observe que le conflit couve depuis neuf mois, et concerne des milliers d’étudiants préoccupés par l’impact potentiel de ces changements sur leur formation et leur future carrière professionnelle.

Le PJD appelle le gouvernement à « accélérer les processus de dialogue et proposer une résolution sérieuse, claire et sincère à cette impasse ». Le parti exhorte ainsi à répondre promptement aux préoccupations des étudiants, dont la défiance se fait de plus en plus audible, notamment à travers des actions telles que leur récent sit-in contre le gouvernement.

Face à une proposition officielle permettant aux étudiants de rattraper le premier semestre en participant à des sessions supplémentaires au deuxième semestre, les étudiants manifestent un scepticisme marqué. Ils estiment que cette mesure est loin de répondre adéquatement à leurs préoccupations majeures et la considèrent comme une solution superficielle.

Alors que le climat social demeure tendu, ces critiques ravivent le débat quant à la capacité ou l’incapacité du gouvernement à gérer efficacement plusieurs crises simultanément, laissant entrevoir une année politique mouvementée pour le cabinet Akhannouch. Le PJD, en tant que principal parti d’opposition, semble déterminé à maintenir la pression et à accroître sa visibilité en capitalisant sur ces dossiers sensibles, tant à l’échelle nationale qu’internationale.

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