Al Hoceïma, vers l’épreuve de force?
D’emblée, j’assure que la province d’Al-Hoceima a été recluse dans une marginalisation honteuse et indigne ! Ses habitants subissent le coup de déni de l’Etat. Or, je persiste à dire que depuis son avènement au pouvoir, le Roi Mohammed VI a fait d’Al Hoceima l’un de ses terrains de prédilection et s’y est investi complètement, veillant personnellement à sa relance!
À ceux qui, depuis quelques temps, s’évertuent à affermir et à jouer les avocats du diable, nous rassurant, la main sur le cœur du caractère admirablement pacifique voire innocent des sorties répétées et programmées, à ceux qui, montant sur leurs tours d’ivoire d’intellectuels sondeurs des âmes, tantôt séduits et fascinés, tantôt prudents comme un chat de l’ampleur du mouvement, à ces éditorialistes, trahis chaque jour par les lignes et les manchettes qu’ils nous livrent – thuriféraires du benkiranisme et frustrés du changement de gouvernement qu’ils crucifient à n’en plus finir-, convertis en impénitents adversaires des institutions, mettant chaque jour » de l’huile sur le feu » dans l’affaire du Rif, instillant la haine et la césure, tirant le diable par la queue, trônant toutefois sur des 4×4 et des résidences secondaires, au Maroc ou à l’étranger, nous la jouant aux vertueux rhéteurs, faisant des manifestations d’Al Hoceima leur fond de commerce en caressant Zafzafi dans le sens du poil, jouant les » docteurs Tant pis » !
Les manifs d’Al-Hoceima sont pacifiques ? Ah oui ! La preuve ? Il n’y a pas eu un seul slogan séparatiste de prononcé ou d’affiché !
Qu’à cela ne tienne!
Et puis , ces banderoles étalées au-dessus du cortège qui ont pris désormais l’habitude de flotter plutôt comme un drapeau que comme un emblème identitaire ! La prise à partie des collaborateurs de Sa Majesté, nommément désignés, cet aveu de préférer le colonialisme espagnol et d’abhorrer son pays !
Il nous faut plus que l’analyse sémantique pour décoder le balancement des mots qui, de toute évidence, ne nous trompe pas.
Le souci d’apaisement participe d’une stratégie qui s’inscrit dans une volonté de graduer et radicaliser le mouvement.
En fait, il faut s’attendre à ce que les agitateurs , obnubilés par la fiévreuse montée en puissance de sympathies corporatistes – à caractère économique et social surtout – jouant sur le relatif et raisonnable calme tactique des autorités, prennent leurs désirs pour des réalités!
Même si ces agitateurs jurent leurs grands dieux qu’ils ne sont pas soutenus de l’étranger, il n’en demeure pas moins qu’ils font , à leur décharge, le jeu de nos adversaires !
C’est Lénine qui disait : » un pas en avant, deux autres en arrière » ! On ne lâche pas ! L’objectif final selon l’analyse du fondateur du bolchevisme est de fédérer! Les militants de » Hirak Arif », ayant mis en place un système de réseautage veulent recruter à tour de bras des jeunes sympathisants dans la province et dans plusieurs villes du Royaume !
À ce stade, l’Etat – ses institutions, son administration, les Forces de sécurité et la société civile qui en constitue le vis-à-vis organique – ne saurait rester indifférent ! Sa vigilance est requise, comme aussi son souci de protéger nos institutions et notre démocratie ! Henri Lacordaire disait : » C’est la liberté qui opprime et la loi qui libère » !