Alger: la police disperse une manifestation avant la marche du « Hirak »
La police a dispersé vendredi dans le centre d’Alger une manifestation contre le régime, peu avant la 47e marche hebdomadaire du « Hirak », le « mouvement » populaire de contestation qui secoue l’Algérie depuis février 2019, a constaté un journaliste de l’AFP.
Des policiers, dont certains armés de matraques, ont chargé un groupe de plusieurs dizaines de personnes qui scandaient des slogans hostiles au régime, une semaine après l’annonce de la composition du nouveau gouvernement par le président Abdelmadjid Tebboune.
« Etat civil et non Etat militaire », criaient notamment ces manifestants, qui ont été empêchés de se rassembler sur la place d’où part habituellement le défilé du « Hirak ».
Ils ont été ensuite pourchassés par les forces de l’ordre, massivement déployées au coeur de la capitale, notamment autour de la Grande Poste, lieu symbolique de rassemblement du « Hirak ».
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Plusieurs manifestants ont été interpellés, selon des témoins.
« Le +Hirak+ doit continuer car nous n’avons pas de gouvernants. Ce Tebboune a été désigné et non choisi par le peuple », a déclaré à l’AFP une manifestante, Farida Loukam, violemment bousculée tandis que des policiers tentaient de lui arracher sa banderole.
Ex-Premier ministre du président Abdelaziz Bouteflika, forcé de démissionner sous la pression populaire en avril dernier, Abdelmadjid Tebboune, 74 ans, a été élu président le 12 décembre lors d’un scrutin marqué par une abstention record et boycotté par la contestation.
« Le +Hirak » doit se poursuivre jusqu’au départ totale de la +Issaba+ (gang), ces traîtres qui ont vendu le pays et compromis l’avenir de notre jeunesse », a encore affirmé la manifestante.
Près d’un an après son déclenchement, ce mouvement de contestation inédit continue à exiger le démantèlement du « système » et de ses représentants au pouvoir depuis plusieurs décennies.
Avec AFP