Algérie : Abdelkader Bensalah sera-t-il le nouveau président ?
Par Khadija Skalli
La démission de Abdelaziz Bouteflika de son poste de président de la République met fin à vingt ans de règne. La période de transition politique débute alors en Algérie. Constitutionnellement, Abdelkader Bensalah assurera la présidence par intérim pour une période de 90 jours. Sera-t-il réellement le successeur de Bouteflika ?
Malgré la résistance de son clan, le président Abdelaziz Bouteflika a fini par céder à la pression de la rue et de l’armée. Après vingt ans à la tête de l’Algérie, le « Marocain » a présenté sa démission dans la soirée du mardi 2 avril, en réponse, quelques minutes plutôt, de l’appel du Général de corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah.
Le vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire a réclamé de nouveau, mardi dans l’après-midi, « l’application immédiate de la solution constitutionnelle », proposée par l’ANP, à travers l’application des articles 7, 8 et 102 et entamer ainsi le « processus garantissant la gestion des affaires de l’Etat dans le cadre de la légitimité constitutionnelle ».
L’armée a eu gain de cause. Abdelaziz Bouteflika a présenté officiellement sa lettre de démission au Président du Conseil constitutionnel, conformément à l’article 102 de la constitution algérienne. Que prévoit cette disposition ? Ce dernier prévoit l’Etat d’empêchement du président de la République pour des problèmes de santé « graves et durable», qui le place «dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions» ou la démission volontaire.
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Cette démission met fin à vingt ans de règne. La période de transition politique débute alors en Algérie.
Le Conseil constitutionnel algérien devra se réunir de plein droit pour « constater la vacance définitive du pouvoir ». Sur proposition du Conseil constitutionnel, les deux chambres du Parlement se réunissent pour confier l’intérim au président du Conseil de la Nation, la chambre haute du Parlement algérien. Constitutionnellement, Abdelkader Bensalah assurera la présidence par intérim pour une période de 90 jours.
Cependant, des incertitudes planent encore. Abdelkader Bensalah est un homme du système dont les Algériens ne veulent plus.
L’armée répondra-t-elle au rejet de la rue algérienne de Abdelkader Bensalah pour placer un autre successeur à Abdelaziz Bouteflika ?