Algérie : aucune candidature déposée pour la présidentielle

« Aucune candidature » à la présidentielle du 4 juillet en Algérie n’a été déposée au Conseil Constitutionnel, a affirmé dimanche la radio nationale, ce qui laisse entrevoir un report du scrutin.

Selon ce même média public, le Conseil constitutionnel doit « statuer » sur « cette situation inédite » lors d’une « réunion » ce dimanche. Il n’a pas fourni d’autres détails ni mentionné de source.

La date limite de dépôt des candidatures a officiellement expiré samedi à minuit.

Le site d’informations TSA affirme qu’aucun candidat n’est parvenu à réunir le nombre de signatures nécessaires.

Mais plusieurs autres médias comme El Watan (francophone, indépendant) ou encore El Moudjahid (gouvernemental) font état d’une candidature, celle d’un militaire à la retraite, Benzahia Lakhdar, un ex militant du Front de libération national (FLN), le principal parti au pouvoir.

Sollicité par l’AFP, le conseil constitutionnel n’était toujours pas joignable dimanche à la mi-journée.

L’Algérie est secouée depuis le 22 février par des manifestations massives déclenchées par la volonté du président Abdelaziz Bouteflika de briguer un cinquième mandat.

M. Bouteflika a démissionné le 2 avril sous la pression de la rue et de l’armée, mais les manifestants restent mobilisés, en réclamant le départ de l’ensemble du « système » au pouvoir durant les deux décennies de règne d’Abdelaziz Bouteflika. Ils rejettent la tenue d’une élection présidentielle tant que cette revendication n’a pas été satisfaite.

Ils réclament, avant tout scrutin, des structures de transition à même de garantir une élection libre et équitable.

Selon l’agence officielle APS, 77 dossiers de candidatures avaient été retirés auprès du ministère de l’Intérieur dans l’optique du scrutin. Mais seuls les noms de trois petits partis avaient été dévoilés.

La collecte des signatures a été rendue difficile par le refus du mouvement populaire de cette élection et celui de plus de 400 maires d’encadrer le scrutin.

Par ailleurs, deux des partis qui avaient annoncé leur intention de concourir se sont retirés de la course.

Aucune personnalité d’envergure n’a non plus fait publiquement acte de candidature et aucun grand parti au pouvoir ou d’opposition n’a désigné de candidat.

Le pouvoir actuel et son président par intérim Abdelkader Bensalah, désigné le 9 avril, ont dit vouloir s’en tenir aux délais constitutionnels : l’élection d’un nouveau chef de l’Etat dans les 90 jours suivant le début de l’intérim.

Avec AFP

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