Algérie: bloqués la semaine passée, les étudiants manifestent à Alger
Les étudiants fortement mobilisés manifestent contre le pouvoir mardi à Alger, malgré un important dispositif policier qui n’a pas, contrairement à la semaine précédente, empêché le cortège de rejoindre le centre de la capitale, a constaté une journaliste de l’AFP.
A l’occasion du 34e mardi consécutif de manifestation estudiantine, plusieurs milliers de personnes –des étudiants et des citoyens– ont défilé sans incident de la Place des Martyrs, au pied de la Casbah (la vieille ville d’Alger) à la Grande Poste.
Depuis le 22 février, ce bâtiment emblématique du cœur de la capitale est devenu le lieu de rassemblement traditionnel du « Hirak », un mouvement de contestation qui secoue l’Algérie depuis le 22 février et qui a mené en avril à la démission du président Abdelaziz Bouteflika.
« Je jure qu’il n’y aura pas de vote! », ont scandé les étudiants, en référence au scrutin présidentiel prévu par le pouvoir le 12 décembre pour élire un successeur à M. Bouteflika.
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« Etudiants, étudiants, nous refusons ce système! (…) nous refusons ces élections! », ont également martelé les manifestants, dénonçant une élection qui ne vise selon eux qu’à maintenir en vie le « système » au pouvoir depuis l’indépendance en 1962.
Aux commandes depuis la démission de M. Bouteflika, le haut commandement militaire, incarné par le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, affirme que cette élection est la seule voie de sortie de crise.
Il rejette catégoriquement les revendications du « Hirak », qui réclame le démantèlement de l’appareil hérité du président déchu et la mise sur pied d’institutions de transition.
Le 8 octobre, pour la première fois depuis le début du « Hirak », la police avait à plusieurs reprises bloqué le cortège et tenté de le disperser, empêchant in fine les étudiants de rejoindre la Grande Poste et procédant à de nombreuses arrestations.
« Aujourd’hui, il n’y a pas de répression car c’est une marée humaine qui est sortie avec nous. L’union fait la force », constate Houda, étudiante de 20 ans à l’Université de Bab Ezzouar, dans la banlieue d’Alger.
Mustapha, étudiant en sciences politiques, confirme: « aujourd’hui, nous n’avons pas été malmenés parce que nous sommes nombreux ».
Avec AFP