Algérie : Des partis politiques boycottent la réunion du Parlement
Par Khadija Skalli
Le Parlement algérien se réunit aujourd’hui mardi 9 avril pour confirmer la vacance du pouvoir. Mais sans la présence des parlementaires de certaines formations politiques. MSP, FJD, FFS et PT ne participent pas au congrès du Parlement.
Le Parlement algérien se réunit aujourd’hui mardi 9 avril pour acter la vacance à la tête de l’Etat. Les parlementaires de l’Assemblée populaire nationale (chambre basse) et du Conseil de la Nation (chambre haute) devront ensuite confier la présidence par intérim au président du Conseil national. Selon la Constitution, Abdelkader Bensalah devra assurer cette mission pendant 90 jours au cours de laquelle des élections seront organisées.
Cette réunion décisive pour le pays voisin ne fait pas l’unanimité. Plusieurs partis politiques annoncent leur refus d’assister à la réunion.
Le Mouvement pour la société pour la paix (MSP), principal parti islamiste algérien, boycottera le congrès du Parlement. « Participer à la réunion (parlementaire) équivaut à valider la désignation d’Abdelkader Bensaleh comme chef de l’Etat par intérim, or c’est une position contraire aux revendications du peuple », justifie Abderrazak Makri, président du MSP, dans un communiqué.
D’autres formations politiques ont décidé d’emboîter le pas au MSP. Il s’agit du parti Front de justice et de développement (FJD). Le président du parti Abdallah Djallah a déclaré lors d’une conférence de presse, organisée lundi 8 avril, que l’article 102 de la Constitution n’est pas la solution idoine pour sortir le pays de l’impasse politique.
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« Pour lui, l’insistance sur l’application de l’article 102 de la Constitution ne ferait que perdurer la crise », rapporte l’agence de presse APS.
« Il propose ainsi la mise en place d’un mécanisme permettant de concrétiser les dispositions de l’article 7 de la Constitution notamment une transition de six mois gérée par un chef d’Etat ou d’un Conseil présidentiel composé de trois à cinq personnalités jouissant de compétence et d’expérience professionnelle et d’un parcours intègre », souligne la même source. Cette instance présidentielle, poursuit le président du FJD, procèdera par la suite à la désignation d’un gouvernement de compétence chargé de la gestion des affaires courantes et de la préservation de la stabilité du pays.
Abdallah Djallah insiste sur l’exclusion de tous les fidèles du clan Bouteflika de ce processus de transition politique.
Le Front des forces socialistes (FFS) et le parti des travailleurs (PT) ne participeront pas à cette session parlementaire. Le FFS juge la convocation des deux chambres du Parlement « illégitime et impopulaire ». Le parti du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dénonce une volonté « d’imposer une nouvelle tutelle issue du système politique qui a ruiné le pays ». Avec la présence du FLN et du RND, le quorum est acquis.
Toutefois, le pouvoir de la rue reste déterminant. Que fera le Chef d’État-major le général Gaid Salah ? La répression ou un processus consensuel ?