Algérie: deux manifestants inculpés de tentative de meurtre contre un policier
Deux personnes ont été inculpées de « tentative d’homicide volontaire » et incarcérées pour avoir poussé, il y a une dizaine de jours, du toit d’un véhicule de police à Alger, un agent qui venait d’asperger des manifestants de lacrymogène, a annoncé mardi l’agence officielle APS.
Le 17 mai, la police, déployée en nombre, avait bloqué l’accès au parvis et aux marches de la Grande Poste, lieu habituel de ralliement de la contestation dans la capitale algérienne depuis le début du mouvement de contestation le 22 février.
Les policiers et fourgons déployés avaient rapidement été entourés de manifestants, dans une ambiance tendue marquée par quelques bousculades mais sans violence.
Sur une vidéo, largement diffusée sur les réseaux sociaux, on peut voir un policier, debout sur le toit d’une fourgonnette de police garée, arroser de gaz lacrymogène des manifestants simplement accrochés au véhicule.
Alors que le policier se retourne et repart à l’autre bout du fourgon, deux hommes en profitent pour se hisser rapidement et pousser le policier hors du toit, sans qu’on puisse voir où et comment ce dernier chute.
La vidéo avait été amplement diffusée et l’action du policier largement critiquée sur les réseaux sociaux.
« Les deux mis en cause« , âgés de 38 et 28 ans, « ont été déférés (…) devant le procureur de la République qui a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire pour les chefs d’inculpation de tentative d’homicide volontaire et agression avec violence contre un agent de la force publique« , indique APS, citant un communiqué du Parquet.
« Après avoir été entendus par le juge d’instruction, les deux mis en cause ont été placés en détention provisoire« , ajoute l’agence qui ne précise pas si le policier a été blessé dans sa chute du toit.
Selon le Code pénal algérien, la tentative de meurtre est punie, comme le crime lui-même, de la réclusion criminelle à perpétuité.
Les auteurs de violences contre les forces de l’ordre encourent jusqu’à 5 ans de prison, une peine pouvant être portée à 10 ans quand elles entraînent des blessures et 20 ans s’il en résulte une mutilation ou une infirmité permanente.
Avec AFP