Algérie: l’armée appelle à la mobilisation pour la présidentielle
L’armée algérienne a appelé mercredi à la mobilisation pour la prochaine présidentielle afin d’élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission par la rue en avril, après 20 ans à la tête de l’Etat.
Le pouvoir, incarné par le haut commandement de l’armée, veut organiser une présidentielle le 12 décembre alors que le « Hirak », mouvement de contestation né le 22 février, rejette cette élection estimant qu’elle ne vise qu’à assurer la survie du « système ».
Dans l’éditorial du dernier numéro de sa revue officielle El Djeich, l’armée demande aux Algériens de « se mobiliser » pour « l’intérêt supérieur du pays » afin de choisir « un président légitime » face à la crainte d’une abstention massive.
Une présidentielle prévue début juillet a été annulée, faute de candidats. Et en dépit du refus persistant de la contestation, le pouvoir intérimaire a fixé une nouvelle présidentielle le 12 décembre, conformément au souhait du chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, devenu le véritable l’homme fort du pays depuis le départ de M. Bouteflika.
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Dans son éditorial, l’armée s’engage à ce que la prochaine élection se déroule « dans des conditions complètement différentes de celles qui avaient prévalu lors des précédents rendez-vous électoraux », reconnaissant à demi-mots que les précédents scrutins ne se sont pas déroulés dans des conditions idéales.
Le Hirak exige avant toute élection le départ du pouvoir de toutes les figures de l’appareil hérité de la présidence Bouteflika, dont Noureddine Bedoui, ancien ministre de l’Intérieur devenu Premier ministre, considéré par les manifestants et l’opposition comme l’artisan de la fraude lors des précédents scrutins.
Défendant sa position « historique et honorable » et se portant garante de la prochaine échéance électorale, l’armée critique, dans son éditorial, « les médias aux ordres gérés par des mercenaires » qui ont des méthodes « alliant le mensonge, le scandale et la subversion ».
El Djeich appelle les médias à « écrire une page glorieuse de l’histoire » de l’Algérie.
Lundi, des ONG citoyennes et de défense des droits humains ont dénoncé la multiplication des poursuites judiciaires contre des journalistes et des militants de la contestation, pour de simples publications sur les réseaux sociaux.
Le 26 septembre, le chef de l’armée avait mis en garde contre toute « entrave » à la présidentielle.
Avec AFP