Algérie : L’emprise militaire sur l’agenda électoral de 2024
L’Algérie prévoit d’organiser des élections présidentielles anticipées le 7 septembre, selon un communiqué présidentiel. Mais dernière cette note d’information, la date exacte prévue était celle du mois d’avril qu’avait proposée le Président algérien Abdelmadjid Tebboune. La proposition de ce dernier a été fermement rejetée par l’Armée Nationale et Populaire qui a opposé son veto, invoquant le haut niveau de risque pour la sécurité et la stabilité qu’impliquerait la tenue d’un scrutin électoral immédiatement après un mois de Ramadan.
En dehors des coulisses des institutions présidentielle et militaire algérienne, le communiqué servi a mentionné que la décision des élections de septembrea été prise à l’issue d’une réunion présidée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, les présidents de la chambre haute, le Conseil de la Nation, et de la chambre basse, l’Assemblée populaire nationale, en présence d’autres hauts responsables.
Le communiqué décrit les préparatifs pour la prochaine course mais ne précise pas si Tebboune se présenterait pour un second mandat. Mais il est déjà clair que la tentative de ce dernier cache des ambitions que l’Armée ne veut pas.
Selon des informations rapportées par Maghreb Intelligence, la décision d’organiser des élections présidentielles anticipées en Algérie le 7 septembre 2024 ne provient pas d’une initiative indépendante du Président Abdelmadjid Tebboune. Initialement, Tebboune souhaitait avancer la date des élections à avril, mais il a dû se plier aux directives de l’Armée Nationale et Populaire qui a insisté pour un report à septembre, en raison des tensions post-Ramadan et des défis économiques actuels.
Tebboune avait l’intention d’annoncer ces élections anticipées en avril lors d’une session parlementaire le 25 décembre 2023, dans l’espoir de sécuriser un second mandat avant que la contestation populaire ne menace sa position, précise la source. Cependant, face à un bilan peu convaincant et une popularité en déclin, il a rencontré l’opposition de l’armée, dirigée par Said Chengriha, qui a préféré prendre le temps nécessaire pour assurer la stabilité et la loyauté au sein de l’institution militaire.
D’après les sources de Maghreb Intelligence, Chengriha a également négocié de nouveaux avantages pour son cercle et pour l’armée en vue du second mandat de Tebboune. Cette négociation a conduit à une révision de la stratégie de Tebboune, aboutissant à l’annonce surprise d’élections présidentielles anticipées pour septembre 2024, une nouvelle inattendue pour le peuple algérien et qui risque dans les prochains jours voire semaines de créer un désordre sociopolitique. L’accalmie du Ramadan n’est pas un blanc-seing pour le pouvoir algérien.