Algérie: les dossiers de 12 anciens hauts responsables transmis à la justice
Les enquêtes préliminaires portant sur 12 anciens responsables algériens, dont deux ex-Premiers ministres, pour des faits à caractère pénal ont été bouclées et les dossiers transmis au procureur général de la Cour suprême, a indiqué dimanche l’agence APS.
« Le parquet général près la Cour d’Alger a transmis, ce jour le 26 mai 2019, au procureur général près la Cour suprême le dossier d’enquête préliminaire instruite par la police judiciaire (…) pour des faits à caractère pénal« , à l’encontre de 12 anciens hauts responsables, a annoncé le parquet, cité par l’agence APS.
La Cour suprême est seule habilitée à enquêter et juger des crimes et délits commis par un membre du gouvernement dans l’exercice de ses fonctions.
Les 12 responsables sont, selon la liste diffusée par le parquet et citée par l’APS, les deux anciens Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia. Figurent également des anciens ministres: Abdelghani Zaalane, Amar Tou, Boudjemaa Talaï, Amar Ghoul, Amara Benyounes, Abdelkader Bouazgui, Karim Djoudi et Abdeslam Bouchouareb, ainsi que des anciens préfets Abdelkader Zoukh et Mohamed Khanfar Mohamed Djamel.
Abdelmalek Sellal, Premier ministre entre 2014 et 2017, et Ahmed Ouyahia, trois fois chef du gouvernement sous le dernier président Abdelaziz Bouteflika –la dernière fois jusqu’en mars 2019– avaient été entendus le 16 mai au tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, selon l’APS.
Il n’avait pas alors été précisé s’ils étaient convoqués en tant que témoins ou mis en cause.
Selon la télévision nationale, ils étaient convoqués dans le cadre des enquêtes visant Ali Haddad, ancien patron des patrons et PDG du n°1 privé des travaux publics en Algérie, incarcéré début avril.
Avaient également été entendus le 16 mai Karim Djoudi, ancien ministre des Finances de 2007 à 2014, Amara Benyounes, ancien ministre notamment de l’Industrie et du Commerce de 2012 à 2015, et Abdelkader Zoukh.
Après la démission du président Abdelaziz Bouteflika le 2 avril, à la suite d’un mouvement de contestation inédit depuis le début des années 2000, la justice a lancé des enquêtes sur des faits de corruption et de transferts illicites de capitaux contre des personnalités liées à l’ancien chef de l’Etat, resté 20 ans à la tête de l’Algérie.
Plusieurs richissimes hommes d’affaires, dont la plupart sont soupçonnés d’avoir obtenu des marchés publics grâce à leurs liens avec l’entourage de Bouteflika, ont été placés en détention provisoire.
Les observateurs craignent que ces arrestations servent à offrir des « têtes » au mouvement de contestation tout en procédant à une « purge » au sein du pouvoir dans le cadre de luttes des clans au sommet.
Avec AFP