Algérie-Sahara-ONU: Alger se dérobe à ses responsabilités catastrophiques
Par Taieb Dekkar*
Comme nous l’avions dit, au mois d’aout dernier (25 Aout 2021/Alger remet le compteur à zéro), au lendemain de la décision d’Alger de rompre ses relations diplomatiques avec le Royaume, le gouvernement algérien, non satisfait des avancées favorables au Maroc enregistrées dans le traitement de la question du Sahara marocain depuis 2007, propose le retour aux recettes caduques et dépassées des années quatre-vingt-dix, vieilles de trente ans et abandonnées par les Nations unies.
Premièrement, l’Algérie ne serait plus partie prenante, mais simplement «un pays voisin et observateur», comme la Mauritanie. Deuxièmement, l’Algérie boycotte le format des tables rondes, auxquelles elle avait pourtant participé en tant que partie prenante, à Genève (2018, 2019), conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.
L’Algérie propose, en conséquence, une nouvelle démarche pour le traitement de la question du Sahara marocain, en l’occurrence, un dialogue qui, quelle que soit sa forme, devrait déboucher sur un référendum d’autodétermination, bien que l’Algérie, «pays voisin et observateur» (nouveau lexique d’Alger), refuse depuis 46 ans, le recensement des populations séquestrées des camps de Tindouf, sur le territoire algérien. Il ne s’agit pas, en effet, de populations «réfugiées», selon les termes du droit international, parce qu’il s’agit de populations déplacées par la force vers ces camps et de manière collective.
L’Algérie suggère à l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, Staffan de Mistura la mise en œuvre du plan de paix «conjoint, OUA-ONU» de 1991. L’Algérie se prononce, certes, pour des négociations exclusives entre «le Maroc et le polisario», seules parties en conflit, «et sans conditions préalables».
Ces nouvelles exigences de l’Algérie ont été notifiées à l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, Staffan de Mistura, par Amar Bellani, lui aussi…«envoyé spécial algérien, chargé de la question du Sahara et des pays du Maghreb».
Le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui rentrait bredouille d’une tournée au Moyen orient, n’avait reçu Staffan de Mistura que pour lui renouveler «la ferme position de son pays en faveur de la décolonisation de la dernière colonie africaine».
Aussi, nous retrouvons-nous à la case-départ, si nous nous mettions à suivre la logique de notre voisin de l’Est. Il y’aurait lieu d’enterrer la législation et les sentences juridiques abondantes accumulées au niveau du Conseil de sécurité, depuis 14 ans (2007), pour revenir à 1990. Parce que «un pays voisin et observateur» (simplement !), non concerné, diriez-vous, s’y oppose pour des raisons de «principe». Pourquoi la Mauritanie, «pays voisin et observateur» n’émet pas autant de conditions, de littératures, de propagande, de moyens financiers et militaires, et de menaces directes contre le Royaume !. Manquerait-elle de principes !
Je me pose depuis toujours la question de savoir pourquoi l’Algérie gâche-t-elle des moyens colossaux, financiers, diplomatiques et militaires, depuis des décennies pour simplement garantir le respect…….des principes de l’autodétermination, quand elle en refuse l’application sur son territoire, en faveur du peuple algérien, dont elle avait éliminé physiquement 300.000 algériens (décennie 90).
Je me demande aussi pourquoi l’Algérie dépense-t-elle ces sommes pharamineuses, pour des raisons de politique extérieure, au lieu de procurer au vaillant peuple algérien des produits de première nécessité, comme l’huile, le lait, les lentilles, les pommes de terre etc…Je me demande aussi pourquoi la junte militaire au pouvoir en Algérie a envoyé en tôle une vingtaine de ministres et deux chefs de gouvernements, une trentaine de généraux, dans une opération de ravalement d’une façade ternie par une gestion militaire, autocratique, répressive et anti-démocratique.
Le chauvinisme, le Nif, l’égocentrisme, l’égoïsme, le narcissisme ont fait que l’Algérie soit malheureusement plus guidée, dans son hostilité au Maroc, par des convoitises belliqueuses que par la satisfaction des besoins premiers du peuple algérien. Quatre-vingt ans après son indépendance confisquée, l’Algérie continue malheureusement de vivre sur la propagande, le passé, les principes, le non sens, l’opacité, les contradictions et les contrevérités et le mensonge.
Car comment vouloir prétendre réunifier les rangs arabes, pendant que vous soyez en rupture avec votre voisin immédiat, avec lequel vous fermez les frontières terrestres depuis 27 ans, et que vous combattez sur tous les fronts, au point que vous soyez incapables de nourrir convenablement le vaillant peuple algérien. Comme disait en substance Nacer Bourita, ministre marocain des affaires étrangères, l’Algérie devrait désormais s’expliquer avec le Conseil de sécurité.
*journaliste et écrivain