Amrani met à nu les transgressions qui maintiennent les populations séquestrées à Tindouf dans une situation humanitaire dégradée
L’ambassadeur du Maroc en Afrique du Sud, Youssef Amrani, a jeté la lumière, mardi, sur les défaillances de responsabilité et les transgressions de devoir qui maintiennent les populations séquestrées dans les camps de Tindouf dans des situations humanitaires toujours plus dégradées.
« Les violations des droits de l’Homme par les séparatistes du « polisario » dans les camps de Tindouf en Algérie se poursuivent depuis la création des premiers camps il y a plus de 40 ans et les abus systématiques se sont multipliés », a dit M. Amrani dans une nouvelle capsule diffusée dans le cadre de la campagne de communication de l’ambassade intitulée « entre mythes et réalités: comprendre le différend régional autour du Sahara ».
Il s’agit de la 4ème séquence vidéo d’une série de huit capsules thématiques lancées par l’Ambassade du Royaume du Maroc à Pretoria sur les profondeurs historiques, les exactitudes juridiques et les pertinences politiques du dossier de la Question Nationale.
Dans les précédentes capsules, M. Amrani avait déconstruit, faits et arguments juridiques à l’appui, les allégations idéologiques se référant au Sahara comme la dernière colonie en Afrique, dissipé les brouillards fallacieux entourant la question référendaire et mis en lumière les cohérences des dynamiques onusiennes engagées.
Le diplomate a déploré, dans cette nouvelle vidéo, que des dizaines de milliers d’individus restent toujours séquestrées dans des conditions désespérées, sans liberté d’expression ou d’association, sans liberté de circulation ni de travail et ce en flagrante violation du droit international humanitaire », a noté M. Amrani.
A la précarité s’ajoute l’opacité. Il est expliqué lors de cette séquence vidéo que l’accès aux camps pour les observateurs des droits de l’homme est limité et soumis à des exigences strictes dont la drasticité est naturellement source de soupçons.
« L’Algérie et le ‘polisario’ refusent constamment, dans le déni de toute norme juridique, de permettre aux Nations Unies de procéder à un recensement », a poursuivi M. Amrani.
Cette opacité est celle qui met le voile sur des réalités sans doute encore plus désastreuses, a-t-il signalé, rappelant que nombreux organismes indépendants et hautement reconnus dont le Parlement européen et l’Office européen de lutte anti-fraude (l’OLAF) rapportent que le « polisario » détourne régulièrement l’aide alimentaire internationale destinée aux populations des camps.
M. Amrani a relevé, à cet effet, que la communauté internationale s’érige à l’encontre de l’instrumentalisation politicienne, ignoble et éhontée qui est faite d’une population plongée dans le désespoir et réduite au silence, soulignant que la Convention de Genève de 1951 sur les réfugiés et son protocole de 1967 ne peuvent éperdument être violés dans l’indifférence et l’oubli général.
« Ces camps de séquestrés sont des zones de non-droit et ne sauraient continuer à l’être indéfiniment », a-t-il soutenu.
L’ambassadeur a assuré également qu’il devient inéluctable et impératif d’apporter les réponses formelles, sans doute gênantes pour certaines parties, sur le nombre de personnes vivant dans les camps de Tindouf, la volonté de ces derniers et les circuits parallèles empruntés par les millions d’euros d’aides humanitaires dont les populations séquestrées n’ont vu ni la couleur ni senti l’odeur.
Le recensement auquel appellent le Conseil de Sécurité des Nations Unies, l’Union européenne et différents partenaires, de façon réitérée, continue et sans équivoque, doit prendre forme et s’opérer dans les meilleurs délais possibles, a-t-il indiqué.
M. Amrani s’est, par ailleurs, interrogé sur combien de temps encore peut-il être accepté que l’Algérie puisse déléguer la protection des droits de l’Homme sur son territoire et transférer une partie de ses attributions souveraines à un groupe armé comme le « polisario » ?
Il s’est demandé également combien de temps encore peut-il être toléré que l’Algérie transfère ses responsabilités internationales à une entité non étatique, non reconnue par l’ONU, ne souscrivant à aucune obligation internationale et n’étant par conséquent redevable d’aucune responsabilité devant la communauté internationale ?