Analyse de l’architecture du gouvernement Akhannouch 2

Le 23 octobre 2024, le Palais Royal de Rabat a abrité la présentation du nouveau gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch.  Ce remaniement, loin d’être une simple réchauffe, a insufflé un vent de fraîcheur au sein de l’exécutif, avec une  mise à jour de 8 des 24 portefeuilles ministériels.  Exit les visages connus, place à une nouvelle génération de décideurs, un signal fort d’une volonté de renouvellement et d’efficacité. Une attelage bien politique.

L’équipe gouvernementale, qui compte désormais 24 membres (19 ministres à part entière, 5 ministres délégués et 6 secrétaires d’État), se démarque par une présence féminine accrue : 7 femmes sur 24, une de plus que l’équipe de 2021.  Parmi les nouveaux venus,  on retrouve des figures prometteuses comme Mohamed Saad Berrada, à la tête du ministère de l’Éducation nationale, Amine Tahraoui, qui prend les rênes de la Santé, et Azzedine El Midaoui, chargé de l’Enseignement supérieur. Des femmes clés prennent également des positions stratégiques, à l’image de Fatima Ezzahra El Mansouri à l’Aménagement du territoire et Leila Benali à la Transition énergétique.

Ce remaniement a également vu le départ de plusieurs figures du gouvernement précédent, comme Mohcine Jazouli, Abdellatif Miraoui, Khalid Ait Taleb, Mohamed Sadiki et Ghita Mezzour.  Certains ministères conservent leurs titulaires,  à l’instar d’Abdelouafi Laftit à l’Intérieur, Nasser Bourita aux Affaires étrangères, et Nadia Fettah à l’Économie et aux Finances, assurant ainsi la continuité dans des secteurs cruciaux.

Une des particularités de ce nouveau gouvernement est la création de plusieurs secrétariats d’État. Cette initiative, qui vise à renforcer la coordination entre les ministères et à apporter un soutien accru à des secteurs spécifiques,  témoigne de la volonté du gouvernement d’aborder les défis socio-économiques actuels avec une approche plus structurée et une gestion plus cohérente des politiques publiques.

Cependant, ce remaniement marque un tournant dans la gouvernance du Royaume.  L’arrivée de nouveaux talents, la présence accrue de femmes dans des postes clés et la création de secrétariats d’État  sont autant de signes d’une volonté de moderniser l’action gouvernementale pour répondre aux aspirations du peuple marocain.

Un remaniement qui change la donne

Le gouvernement Akhannouch 2.0 a vu l’arrivée de nouveaux visages dans des postes clés.  Mohamed Saâd Berrada, entrepreneur et membre du bureau politique du RNI, remplace Chakib Benmoussa à l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports.  Il hérite d’un portefeuille crucial pour le développement du système éducatif, tandis que Benmoussa prend la tête du Haut-Commissariat au Plan.

Au ministère de l’Agriculture, Mohamed Sadiki cède sa place à Ahmed Bouari, ingénieur et ancien directeur de l’Irrigation et de l’Aménagement de l’espace agricole.  Bouari devra relever les défis du secteur, notamment la gestion des ressources en eau et le développement rural.

Karim Zidane, ancien coordinateur du RNI en Allemagne et expert en développement interculturel, prend la tête du ministère délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques, remplaçant Mohcine Jazouli.  Zidane apporte une expertise inédite au gouvernement, notamment dans le domaine de la coopération internationale.

Le secteur de la Santé voit également un changement, avec le départ de Khalid Ait Taleb et l’arrivée d’Amine Tahraoui, proche collaborateur du chef du gouvernement.  Azzedine El Midaoui, qui remplace Abdellatif Miraoui à l’Enseignement supérieur, devra faire face à la crise des étudiants en médecine.

Ghita Mezzour, à la tête du ministère délégué chargé de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, est remplacée par Amal El Fallah Seghrouchni, une spécialiste en intelligence artificielle et présidente de l’AI Movement.  Ce changement témoigne de l’importance croissante accordée au numérique et à l’innovation dans la société marocaine.

Les départs de deux ministres istiqlaliens, Aawatif Hayar et Mohammed Abdeljalil, sont compensés par les nominations de Naima Ben Yahia à la Solidarité et d’Abdessamad Kayouh aux Transports.

Enfin, la création de six secrétariats d’État, dédiés à la pêche, au commerce extérieur, à l’habitat, à l’emploi, à l’artisanat, et à l’insertion sociale,  renforce la volonté du gouvernement d’aborder les enjeux économiques et sociaux de manière plus structurée et efficace.

Ce remaniement marque une nouvelle étape dans la gouvernance du Royaume, avec des profils diversifiés issus du monde politique, entrepreneurial et académique.  Il reste à voir comment cette nouvelle équipe gouvernementale s’adaptera aux défis de l’heure et répondra aux aspirations du peuple marocain.

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