Annulation de la visite de José Albares : Alger voulait créer une entorse diplomatique
Le ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel Albares, aurait renoncé à se rendre à Alger, où il était attendu le 12 février, en raison de deux obstacles majeurs : le refus du président algérien de le recevoir et la volonté du régime de faire du Sahara le sujet central de la visite.
Selon les sources diplomatiques citées par les médias, le chef de la diplomatie espagnole avait prévu de discuter avec ses homologues algériens de plusieurs dossiers d’intérêt commun, tels que les restrictions imposées par l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF) aux entreprises espagnoles, la relance du Cercle de commerce et d’industrie algéro-espagnol (CCIAE) et la coopération bilatérale dans les domaines de l’énergie, du commerce et de l’investissement. Toutefois, il ne souhaitait pas cautionner l’agenda imposé par le pouvoir algérien, qui cherchait à instrumentaliser le dossier du Sahara pour mettre la pression sur l’Espagne et le Maroc.
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Or, l’Espagne a récemment réaffirmé son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du conflit du Sahara, dans le cadre des Nations unies. Lors de sa visite au Maroc la semaine dernière, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a signé avec le roi Mohammed VI une « feuille de route durable et ambitieuse » pour renforcer les relations entre les deux pays voisins et partenaires stratégiques. Ces déclarations ont suscité l’ire du régime algérien, qui a nommé un nouvel ambassadeur à Madrid, le diplomate Abdelfetah Daghmoum, ancien numéro deux de l’ambassade d’Algérie à Madrid et ex-ambassadeur algérien en Guinée.
Face à cette situation, José Manuel Albares a préféré annuler sa visite à Alger, avant même que son avion ne décolle, pour éviter de se retrouver dans une situation embarrassante et de donner l’impression de se plier aux exigences du régime algérien. Ce dernier persiste à s’immiscer dans le dossier du Sahara, alors qu’il prétend n’être qu’un observateur, et à mener une guerre ouverte contre le Maroc, au détriment de ses propres intérêts et de ceux de la région. Cette attitude irrationnelle et obstinée étonne les chancelleries occidentales, qui appellent Alger à la raison, mais en vain.