Extrémisme-Londres menace de taxer les géants de l’internet
Le gouvernement britannique pourrait imposer de nouvelles taxes aux géants de la technologie comme Google ou Facebook s’ils ne font pas davantage d’efforts pour combattre la diffusion de l’extrémisme sur internet, avertit le secrétaire d’Etat à la Sécurité dans une interview au Sunday Times.
Ben Wallace réclame que ces sociétés suppriment les contenus visant à radicaliser les internautes ou à les aider à préparer des attentats.
Il les accuse également de profiter financièrement de la vente des données personnelles des individus sans les transmettre à son gouvernement qui est par conséquent contraint de dépenser des sommes importantes dans les programmes de déradicalisation, de surveillance et dans d’autres mesures de lutte antiterroriste.
« S’ils continuent à être tout sauf coopératifs, il faudra que nous envisagions, par le biais d’une taxe par exemple, des moyens de les inciter à coopérer ou de compenser leur inaction », prévient le secrétaire d’Etat.
Ben Wallace accuse encore ces sociétés, sous leurs dehors décontractés, de ne penser qu’à maximiser leurs profits au détriment de la sécurité publique.
« Il faut arrêter de croire que parce qu’ils sont assis en tee-shirts sur des transats, ce ne sont pas des profiteurs sans pitié », dit-il.
« Ils vont revendre sans aucun scrupule vos données à des sociétés de crédit ou de porno soft mais ils ne vont pas les transmettre à notre gouvernement démocratiquement élu. »
Le Royaume-Uni a été la cible d’attentats islamistes meurtriers entre les mois de mars et juin derniers, qui ont fait 36 morts au total.
Deux de ces attaques ont commencé à l’aide de véhicules béliers sur des ponts de Londres. L’attentat le plus sanglant a visé une foule à la sortie d’un concert de musique pop à Manchester, faisant 22 morts.
A la suite de la deuxième attaque sur un pont de Londres, début juin, la Première ministre Theresa May a promis de renforcer la régulation du cyberespace.
La ministre de l’Intérieur Amber Rudd s’est rendue ensuite dans la Silicon Valley pour réclamer des géants de l’internet des efforts contre l’extrémisme.
Dans les colonnes du Sunday Times, Ben Wallace estime que la Grande-Bretagne n’a jamais été aussi exposée au terrorisme qu’aujourd’hui, en raison de sa dépendance à internet.
« Nous sommes plus vulnérables qu’à n’importe quel moment au cours de ces cent dernières années », dit-il, citant également le problème des messageries cryptées comme WhatsApp, qui appartient à Facebook.
Reuter