Arabie saoudite, Maroc et Mundial 2026 : « Gardez-moi de mes amis, de mes ennemis je m’en charge »
Hassan Alaoui
Faut-il en rire, faut-il en pleurer !
Même si le résultat du vote demain mercredi 13 juin pour le Mundial 2026 viendrait – qu’à Dieu ne plaise ! – contredire l’état d’esprit des Marocains cette veille de la date fatidique, on gardera vive cette plaie sur notre chair : la trahison proclamée du président de l’Union des fédérations arabes de football, Turki al-Cheikh, saoudien de son état, démuni de toute morale, meneur de zizanie et irresponsable à toute épreuve.
Après avoir proclamé son « soutien » ô combien conditionnel à la candidature du Maroc, mené en bateau les uns et les autres, tergiversé à n’en plus finir, le voilà qui rampe désormais au vu et au su de tout le monde aux pieds de Donald Trump. Non content d’apporter son jubilatoire soutien aux trois pays concurrents du Maroc , en fait davantage à l’Amérique, il se fait fort, les dollars obligent, de faire du lobbying en sa faveur, proposant rubis sur ongle des sommes faramineuses pour capter les votes et détruire le rêve marocain.
Le pire est que c’est au nom d’un pays, l’Arabie saoudite, à laquelle on ne pardonnera jamais ce volte-face, non pas inattendu, mais si brutal et si mal opéré, survenu comme un coup de dague dans le dos du peuple marocain. Devant nos yeux défile donc un conte de trahison digne de Shakespeare : « Gardez-moi de mes amis, de mes ennemis je m’en charge ! » disait le poète !
Jamais parole si pertinente n’a mieux illustré un contexte quasi pourri qu’aujourd’hui. De la même manière, déception pour déception, ne vient-on pas de nous rendre compte d’une autre duperie, disons duplicité : L’Algérie, officiellement pour la candidature marocaine à l’organisation de la Coupe du Monde 2026, « a mandaté un député français pour saboter le dossier du Royaume », vient-on d’apprendre. Jean-Paul Lecoq, puisque c’est de lui qu’il s’agit, député communiste de la Seine Maritime, a fait savoir dans une lettre à la FIFA que « l’organisation du Mondial 2026 au Maroc constitue une violation du droit international. C’est du moins ce que vient d’annoncer une dépêche de l’APS » (Agence de presse algérienne). Jean-Paul Lecoq est un sympathisant du polisario notoire qui ne cache pas son aversion du Maroc et de ses institutions.
Dans les pas du représentant de l’Arabie saoudite, le Turki al-Cheikh, se sont alignés, compassés comme des marionnettes nécessiteuses, apparentées en godillots de breloques, beaucoup de pays et de gouvernements dont le Maroc fera le décompte dès demain midi. Oui, en effet, on comptera nos amis et nos adversaires, ceux pour qui comptent l’éthique et le principe d’engagement et ceux, pleutres ou cupides, dont achète l’âme pour si peu.
Le Maroc s’est rangé aux côtés de l’Arabie saoudite, solidaire et debout comme un homme. Il a mobilisé ses soldats pour contribuer à la défense de son intégrité territoriale, s’est porté volontaire dans la guerre du Yémen, le moins qu’il puisse en attendre est un retour de solidarité. Si ce n’est pas un soutien massif et franc, à tout le moins une neutralité active. Et certainement pas un lobbying désastreux d’un inconséquent dénommé Turki al-Cheikh, sans foi ni loi.
L’Histoire continue, et Trump l’intempestif, est appelé à partir une fois son ou ses mandats finis. Restera le sillon d’une trahison saoudienne dans la mémoire des peuples qui n’oublient jamais…