Assemblée générale de l’ONU : le retour en présentiel sous fond de crises diplomatiques multiformes
Guerre en Ukraine, crise climatique, insécurité alimentaire… Dans un monde divisé par les crises, les dirigeants de la planète ont commencé à se succéder mardi à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, éprouvée par des divisions profondes.
Quelque 150 chefs d’État et de gouvernement du monde entier ont commencé à prendre la parole mardi 20 septembre à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, grand-messe diplomatique annuelle qui reprend en présentiel après deux années perturbées par le Covid-19.
Traditionnellement, cette première journée fait la part belle au discours du président américain qui, en tant que dirigeant du pays hôte du siège des Nations unies, s’exprime dans les premiers. Mais exceptionnellement – comme à de très rares occasions par le passé –, ce ne sera pas le cas : Joe Biden, qui était aux funérailles de la reine Elizabeth II, a décalé son intervention à mercredi.
Lors de son discours d’ouverture, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre le risque « d’un hiver de grogne mondiale » en raison des multiples crises qui frappent l’humanité.
« La crise du pouvoir d’achat se déchaîne, la confiance s’effrite, les inégalités explosent, notre planète brûle », et malgré tout « nous sommes bloqués par un dysfonctionnement mondial colossal », a déclaré Antonio Guterres qui a plaidé pour une taxe sur les profits des énergies fossiles.
La guerre en l’Ukraine
La guerre en l’Ukraine par la Russie sera au cœur de cette semaine diplomatique de haut niveau, avec une intervention, mercredi, du président ukrainien, Volodymyr Zelensky – par vidéo grâce à une autorisation spéciale votée la semaine dernière par les États membres – et un Conseil de sécurité jeudi au niveau des ministres des Affaires étrangères.
Mais les pays du Sud s’agacent de plus en plus que les Occidentaux focalisent leur attention sur l’Ukraine.
« Nous ne voulons pas seulement parler de mettre un terme au conflit en Ukraine. Nous voulons que les conflits prennent fin au Tigré, nous voulons que les conflits prennent fin en Syrie, nous voulons que les conflits prennent fin où qu’ils pointent leur nez dans le monde », a ainsi martelé la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, lors d’une journée préliminaire axée sur l’éducation et les objectifs de développement.
Pour tenter de répondre aux inquiétudes de certains pays, Américains et Européens organisent, mardi, une réunion de haut niveau sur la sécurité alimentaire, conséquence de cette guerre dont souffre toute la planète.
Et le président français, Emmanuel Macron, qui doit être à la tribune mardi en milieu de journée, va insister sur la nécessité de prévenir la « fracturation » entre pays du Nord et du Sud, indique-t-on à l’Élysée, précisant que le chef de l’État organisera un dîner sur ce thème avec plusieurs autres dirigeants.
Crise climatique
Ces tensions provoquées par la guerre en Ukraine font écho au ressentiment Nord-Sud dans la lutte contre le changement climatique. Les pays pauvres, en première ligne des impacts dévastateurs d’un réchauffement dont ils ne sont pas responsables, se battent notamment pour que les pays riches tiennent enfin leurs promesses d’aide financière.
À deux mois de la conférence sur le climat de l’ONU COP27, le président de l’Union africaine, le Sénégalais Macky Sall, a appelé dans son intervention les pays riches à financer l’adaptation des pays les plus vulnérables au réchauffement climatique.
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« L’Afrique a assez subi le fardeau de l’histoire » et ne veut pas devenir « le foyer d’une nouvelle guerre froide », a également déclaré Macky Sall en référence à la guerre d’influence que se livrent la Russie et les occidentaux sur le continent.
Mardi doivent se succéder également à la tribune, le turc Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, ou encore le chancelier allemand, Olaf Scholz.
Dossier nucléaire
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, est également à New York cette semaine pour sa première Assemblée générale et le dossier nucléaire pourrait une nouvelle fois se retrouver au centre des discussions.
Ebrahim Raïssi doit notamment avoir une rencontre, mardi, avec Emmanuel Macron, qui l’a encouragé ces derniers mois lors d’entretiens téléphoniques, à accepter les conditions proposées par les Européens pour redonner vie à l’accord nucléaire de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée de sanctions asphyxiant son économie.
Cette semaine de haut niveau compte en revanche quelques absents de marque, en particulier les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping.
Agence