Assemblées annuelles BM-FMI : le G30 scrute les défis monétaires mondiaux à Marrakech

Le think tank G30 (Group of Thirty) a tenu son 38ème Séminaire bancaire international annuel, samedi à Marrakech en marge des Assemblées annuelles de la Banque Mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI), au cours duquel les participants ont scruté le développement de l’économie mondiale et les défis monétaires.

Ce séminaire a été l’occasion pour l’assistance, composée principalement de gouverneurs de banques centrales, de croiser les regards sur les challenges imminents de l’économie mondiale à travers les questions de la dette, des enjeux de la transition écologique et des meilleurs moyens de renouveler la coopération internationale.

Intervenant à l’ouverture de ce séminaire, le président du G30, Mark Carney, a loué la réponse remarquable du gouvernement marocain au séisme d’Al-Haouz, et l’organisation exemplaires de ces Assemblées. « De telles réunions témoignent de l’espoir et préparent le terrain pour la prospérité », a-t-il dit. Par ailleurs, M. Carney, qui est aussi l’Envoyé spécial des Nations Unies pour le financement de l’action climatique, a souligné la nécessité de construire des sociétés justes, inclusives et prospères, notant que le monde est en train d’être redéfini sur le plan économique en raison de crises financières, sanitaires, climatiques et géopolitiques.

A ce titre, M. Carney a appelé les décideurs à renforcer les bases de la prospérité, à travers la stabilité financière, une politique budgétaire saine et une croissance durable. Pour sa part, le Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, a souligné l’importance de la tenue de ce rassemblement prestigieux au Maroc, pour aborder les défis complexes de l’économie mondiale et favoriser une coopération internationale renouvelée, en particulier pour les jeunes des pays émergents et en développement.

En outre, M. Jouahri a relevé l’incertitude de la conjoncture économique mondiale, marquée par des crises et des chocs récurrents.

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Par la même occasion, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a fait remarquer que la situation économique mondiale est complexe, en raison de trois méga-chocs que le monde est en train de vivre depuis 2020.

Le premier est la pandémie du Covid et ses effets sur la composition des dépenses et sur les marchés du travail, le deuxième est le conflit Ukraine-Russie et ses répercussions sur les marchés de l’énergie, tandis que le troisième choc consiste en la réponse des politiques macroéconomiques à ces crises, a-t-elle détaillé. Les séquelles de ces chocs, a expliqué Mme Lagarde, se manifestent dans les perspectives économiques mondiales, où une baisse de l’inflation générale est observée, avec une inflation de base toujours élevée, en plus d’un constat d’une faible croissance et de marchés du travail robustes.

Par ailleurs, la présidente de la BCE a jugé important de surveiller attentivement la solidité de la transmission de la politique monétaire et d’être conscient des changements durables possibles sur les marchés du travail et sur la production potentielle, préconisant une politique monétaire ni restrictive, ni accommodante, mais plutôt prudente. Dans une intervention similaire, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a relevé que la reprise après les chocs des dernières années se poursuit, mais elle est lente, inégale, et les risques sont toujours assez importants.

« Nous sommes dans une période où la politique monétaire restera plus stricte plus longtemps. Il y a eu déjà un resserrement de l’accommodation monétaire et les taux d’intérêt plus élevés se traduisent par des risques plus importants pour la politique budgétaire », a-t-elle dit. Mme Georgieva a, parallèlement, mis en l’accent sur l’attention portée par le FMI aux marchés obligataires en monnaie locale, soulignant que lorsque ces marchés sont peu développés ou inexistants, les épargnes nationales et celles des non-résidents ne font pas la différence qu’elles pourraient faire.

Elle a fait savoir que les discussions autour de la mobilisation des ressources nationales devraient aller au-delà de l’amélioration de la collecte d’impôts dans l’administration publique et de la qualité des dépenses.

« Nous avons travaillé avec 11 pays sur les marchés obligataires en monnaie locale. Il est étonnant de voir combien de choses peuvent être faites, même dans des pays qui n’ont pas encore une force suffisante, simplement en améliorant l’accès à l’information », a dit la DG du FMI.

Le séminaire bancaire international est l’un des principaux événements annuels du G30. Il réunit des gouverneurs de banques centrales, des ministres des finances, des dirigeants du secteur privé, des universitaires et des hauts fonctionnaires pour examiner et débattre des questions les plus urgentes concernant l’économie mondiale et le système financier.

Avec MAP

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