Associations et victimes du terrorisme en Espagne demandent le jugement de Brahim Ghali pour les 300 victimes canariennes
L’affaire Brahim Ghali, chef du polisario, continue de faire des remous, après qu’il a été accueilli en Espagne à l’hôpital de Logroño sous une fausse identité. Après avoir suscité des tensions diplomatiques entre le Maroc et l’Espagne qui plaide le geste humanitaire pour justifier cet accueil en catimini, plusieurs voix continuent de s’élever dans la péninsule ibérique, pour demander le jugement de ce représentant de l’entité fantomatique de la rasd, accusé entre autres, de torture et de séquestration, y compris contre des citoyens espagnols.
Alors que l’AFP et la MAP rapportaient en ce début de semaine la convocation le mercredi 5 mai de Brahim Ghali, suite à une plainte déposée par Fadel Breika, (une information confirmée également par des sources judiciaires à Madrid et citées par les médias locaux), il semblerait qu’il y ait eu rétropédalage à ce sujet, conduisant l’institution compétente à nier cette information. Brahim Ghali “n’a pas été convoqué aujourd’hui”, a assuré mercredi 5 mai à l’AFP, le porte-parole de l’Audience nationale. Dans la foulée, plusieurs manifestations de Marocains établis en Espagne ont eu lieu, ainsi que des appels d’associations espagnoles de victimes du terrorisme. Ainsi, un groupement de 13 associations contre le terrorisme, ainsi que des victimes, ont demandé à ce que la justice espagnole saisisse l’occasion de la présence de Ghali sur son territoire, pour qu’il réponde de ses actes auprès de l’Audience Nationale.
« Les 300 victimes canariennes du terrorisme ainsi que leurs proches, touchés par les attentats terroristes promus et imaginés par le chef du polisario, Brahim Ghali, ne veulent pas, ni ne peuvent laisser passer en silence, l’humiliation et le mépris que sa présence (entre autres) représente pour les familles touchées (…) En l’autorisant à entrer en Espagne illégalement, avec une fausse identité, alors que la Cour nationale a connaissance des attaques terroristes perpétrées contre des compatriotes espagnols, pour la plupart, ressortissants des Canaries, lors d’attentats meurtriers contre des travailleurs qualifiés de la société minière de phosphate de Phosboucraa (première vague d’attaques du Polisario ; 1974-1976. »
Les auteurs du documents poursuivent : « Il convient de rappeler à l’opinion publique que les dirigeants du polisario ont été expulsés et ont vu leurs bureaux de leur délégation sahraouie au centre de Madrid fermés par l’ancien président Felipe González, (en octobre 1985), après les attentats sanglants et le meurtre du maître d’équipage du navire artisanal canarien «El Junquito», grièvement blessé après l’explosion et l’enlèvement subséquent de tout l’équipage détenu à Tindouf (Algérie). »
A ce titre, conformément à l’État de droit, à la justice et à la garantie des pouvoirs publics, ajoute le document, « nous exhortons les autorités, le gouvernement, les ministères concernés, les partis politiques, les pays et les tiers concernés, à intervenir immédiatement, pour faire la lumière devant la Cour nationale et les organes officiels compétents, sur les attentats perpétrés par le Front Révolutionnaire Populaire El Hamra et Rio Oro, -qui opère sous l’acronyme du polisario-, et d’arrêter rapidement son représentant, Brahim Ghali ».
Par ailleurs, les signataires exigent des autorités publiques, en urgence, que la vérité des évènements survenus soit préservée. Que l’État de droit soit respecté, de sorte que personne ne soit tenté de dénaturer la réalité des actions terroristes, des séquelles et des expériences traumatisantes, qui ont eu lieu à la suite des très graves attentats terroristes. Les auteurs demandent également à ce que les victimes de ces actes, « que les dirigeants du polisario, ainsi que leur président actuel, Brahim Ghali, avaient matérialisés », soient reconnues comme victimes du terrorisme par l’État, de la même façon que ceux de « l’ETA, 11M, du terrorisme djihadiste, du GRAPO ou du MPAIAC. »
Enfin, les auteurs concluent en appelant à ne pas céder à l’impunité, au blanchiment, à l’alibi ou à tout raccourci judiciaire et administratif, ou encore à ne pas favoriser sa fuite de la justice, « comme cela s’est produit avec le membre de l’ETA, Juana Chaos, lorsqu’il a été libéré pour des raisons médicales pour une maladie supposée en phase terminale, fuyant l’Espagne et vivant plus tard au Venezuela ».