« Associer la religion au terrorisme est une grave erreur », alerte l’ONU
Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a décidé qu’aucune religion ne devrait être associée au terrorisme. Il appelle à l’élimination de la discrimination fondée sur la religion et met en garde contre les conséquences néfastes d’une telle association.
Lors de sa 54ème session, tenue en avril, le Conseil a stipulé qu’associer une religion au terrorisme peut entraîner des conséquences néfastes, affectant ainsi le droit de tous les membres d’une communauté religieuse à la liberté de religion ou de croyance. Le terrorisme, de par la nature de ses actes, se rapproche de la guerre et du crime, tandis que sa fonction objective le place comme une forme de violence politique, proche des actes criminels politiques et haineux.
L’ONU rappelle l’importance de la responsabilité première des États dans la promotion et la protection des droits de l’homme. La résolution exprime une profonde préoccupation face à la poursuite des actes d’intolérance et de violence basés sur la religion ou la conviction, ciblant des individus, y compris ceux appartenant à des minorités religieuses, dans toutes les régions du monde.
Les attaques contre les lieux de culte, les sites et les sanctuaires, ainsi que la vandalisation des cimetières, constituent une violation du droit international, notamment du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire. La résolution souligne que les États doivent faire preuve de la diligence nécessaire pour prévenir, enquêter et punir les actes de violence contre les personnes appartenant à des minorités religieuses, et que tout manquement à cette obligation peut constituer une violation des droits de l’homme.
Dans cette résolution, qui comporte 18 volets, l’Assemblée invite les représentants des gouvernements et les dirigeants de tous les secteurs de la société et de leurs différentes communautés à s’opposer publiquement aux actes d’intolérance et de violence basés sur la religion ou la croyance.
La liberté de religion ou de conviction et la liberté d’expression se renforcent mutuellement et sont interdépendantes. L’exercice de ces deux droits joue un rôle clé dans la lutte contre toutes les formes d’intolérance et de discrimination basées sur la religion ou la conviction.
Le Conseil a également invité les États à intensifier leurs efforts pour promouvoir et protéger la liberté de pensée, de conscience, de religion et de conviction, recommandant à cet égard 13 actions liées à l’élaboration d’une législation nationale et de constitutions pour garantir cette liberté à tous les individus et pour ne pas priver les minorités religieuses de leurs droits administratifs et de leur droit à l’information.
Dans son plaidoirie, le Conseil a appelé les États à utiliser l’éducation comme un levier pour éliminer les préjugés et les stéréotypes visant les individus sur la base de leur religion ou de leurs croyances.