Attaques contre les tomates marocaines : la Comader se dresse en bouclier
La plateforme commerciale Saint-Charles de Perpignan, qui commercialise de nombreux fruits et légumes étrangers, a vivement réagi aux actions d’un groupe d’agriculteurs français contre les tomates marocaines. Selon la plateforme, les agriculteurs utilisent de faux arguments et faussent le marché.
La semaine dernière, les agriculteurs ont installé un blocus illégal au péage de Perpignan pour arrêter les camions transportant des tomates en provenance du Maroc. Ils affirment que les tomates marocaines ne répondent pas aux exigences de qualité et menacent la production française.
La plateforme Saint-Charles de Perpignan, le plus grand centre européen de commercialisation, de transport et de logistique de produits frais, a fermement condamné ces attentats. Elle compte plus de 150 entreprises et 2 500 salariés.
Lire aussi : Controverse autour du projet de loi sur la procédure civile
Dans son argumentaire, elle souligne que les tomates marocaines répondent aux mêmes normes européennes que les tomates françaises et qu’elles complètent la production locale, qui ne peut répondre à la demande. Elle insiste également sur le fait que les produits étrangers offrent une offre diversifiée et abordable aux consommateurs et contribuent à l’emploi dans la région.
La colère était généralisée parmi les exportateurs marocains, car des membres affiliés à des associations agricoles françaises ont attaqué des camions chargés de tomates marocaines en France.
La Comader monte au créneau
De son côté, la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader) a dénoncé ces agissements contraires aux lois et aux accords commerciaux entre le Maroc et l’Union européenne. Selon la Comader, le 16 mai 2024, des tomates marocaines ont été attaquées dans la ville de Perpignan par des individus affiliés à trois associations agricoles françaises : la Fédération nationale des producteurs de fruits et légumes.
Ces organisations s’en sont prises aux tomates marocaines au motif qu’elles rivalisent avec leurs homologues sur le marché français, exigeant en même temps que « des étiquettes plus claires soient apposées pour les consommateurs français ».
La Comader a répondu à cet appel en rappelant que les tomates marocaines sont exportées vers le marché français dans le cadre de l’accord agricole conclu entre le Maroc et l’Union européenne. Elle souligne que les tomates marocaines répondent à toutes les normes et exigences applicables et sont soumises à un contrôle strict de la part des autorités européennes avant leur entrée sur les marchés français et européens.
Tout en dénonçant ces agissements, la Comader exprime sa volonté de continuer à travailler avec ses partenaires européens pour maintenir la relation commerciale au bénéfice des deux parties. Cependant, elle se réserve le droit de défendre, par tous les moyens possibles, les intérêts légitimes des Marocains exportateurs qui agissent en toute légitimité et dans le plein respect des règles et normes imposées par l’Union européenne. De plus, les tomates marocaines exportées vers la France comblent le déficit de production de tomates de ce pays.