Attentat à Manchester: ce que l’on sait
L’auteur de l’attentat revendiqué par le groupe Etat islamique, qui a fait 22 morts à l’issue d’un concert pop à Manchester (nord-ouest de l’Angleterre), est un Britannique d’origine libyenne connu des services de sécurité et qui n’a probablement pas agi seul, selon les autorités britanniques.
Voici ce que l’on savait mercredi en milieu de journée:
« L’auteur est Salman Ramadan Abedi, né et élevé au Royaume-Uni », a déclaré mardi soir la Première ministre Theresa May.
Mercredi, la ministre de l’Intérieur Amber Rudd a précisé qu’il était « connu » des services de sécurité et qu’il n’a « probablement pas agi seul » pour commettre cet attentat « plus élaboré que d’autres ».
A Paris, son homologue français, Gérard Collomb a avancé que le kamikaze avait des liens « avérés » avec le groupe Etat islamique et que c’était « après un voyage en Libye, puis sans doute en Syrie » qu’il s’était « radicalisé et décidé à commettre cet attentat ».
Selon plusieurs médias britanniques, Salman Abedi, né dans une famille musulmane pieuse, serait né à Manchester en 1994 de parents libyens ayant fui le régime de Mouammar Kadhafi pour trouver refuge au Royaume-Uni.
Selon la police de Manchester, une puissante explosion a eu lieu dans l’enceinte de la Manchester Arena, à l’une des entrées de la salle pouvant accueillir 21.000 personnes, à la fin du concert de la chanteuse américaine Ariana Grande vers 22H30 (21H30 GMT) lundi.
Le groupe Etat islamique a revendiqué l’attentat qui a fait 22 morts et 59 blessés en affirmant qu’un « des soldats du califat a placé une bombe dans la foule » lors du concert. Il promet d’autres attaques.
L’attentat a été perpétré par un homme qui est mort en déclenchant « un engin explosif improvisé », a précisé mardi Ian Hopkins, commissaire de police de Manchester.
L’engin explosif était dans un bagage laissé par terre avant sa détonation, selon le Times.
Trois hommes ont été arrêtés mercredi dans le sud de Manchester, « en lien » avec l’enquête sur l’attentat, a annoncé la police. Un homme de 23 ans avait été arrêté mardi à Chorlton, au sud de Manchester, en lien avec l’attentat, même si la police n’a pas souhaité préciser la nature de ce lien.
Les enquêteurs ont également perquisitionné le domicile du frère du suspect, toujours au sud de Manchester.
L’auteur présumé de l’attentat et son frère fréquentaient la mosquée locale de Didsbury, affirme le Guardian. Le père du suspect est bien connu au sein de la communauté libyenne de Manchester mais se trouverait actuellement à Tripoli, ajoute le quotidien.
Dans le quartier pavillonnaire de Fallowfield, constitué de maisons modestes en briques rouges, une maison a été perquisitionnée, avait constaté mardi un journaliste de l’AFP, sans doute celle où résidait Salman Abedi.
La police confirme 22 morts, dont des enfants, et 59 blessés.
La plus jeune victime tuée dans l’attentat est une fillette de 8 ans: Saffie Rose Roussos. Elle avait assisté au concert avec sa mère et sa grande soeur.
Le décès d’Olivia Campbell, une jeune fille de 15 ans, a été confirmé mercredi par sa mère, Charlotte, dans un message posté sur Facebook.
Une autre victime à avoir été identifiée, par son école, est une jeune fille de 18 ans, Georgina Callander.
Un jeune homme de 26 ans, John Atkinson, et une jeune femme de 32 ans, Kelly Brewster, sont également décédés dans l’attentat.
Deux mères de famille venues récupérer leurs filles ont été tuées par l’explosion, Alison Howes, 45 ans, et Lisa Lees, 47 ans.
Un couple de Polonais vivant en Grande-Bretagne, venu chercher leurs filles à la fin du concert, ont également été tués. Selon les médias polonais, il s’agit d’Angelika et Marcin Klis.
De nombreux enfants et adolescents assistaient au concert. L’explosion a semé la panique dans la salle de concert mais aussi dehors, où des parents attendaient la sortie de leurs enfants.
L’attentat est le plus meurtrier visant le Royaume-Uni depuis douze ans. En juillet 2005, une série d’attentats suicide revendiqués par un groupe se réclamant d’Al-Qaïda avaient fait 56 morts, dont les quatre kamikazes, et 700 blessés dans les transports londoniens.
Cet attentat s’est produit deux mois jour pour jour après celui de Londres, près du Parlement, qui avait fait cinq morts et avait également été revendiqué par l’EI.
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