Attentat de Bamako : un rescapé marocain raconte
Arrivé quelques jours seulement avant l’attaque de l’hôtel Radisson Blu de Bamako, pour une mission technique, Noureddine Faraji, ingénieur en télécommunication ne savait pas que son nom allait être cité dans les journaux et pour cause, il est l’un des Marocains qui étaient à l’intérieur de l’hôtel au moment de l’attaque avant d’en être exfiltrés par des agents de sécurité maliens.
Une forte explosion et des tirs d’armes intenses ont transformé l’hôtel en un champ de bataille.
« J’étais dans ma chambre au 2ème étage quand j’ai entendu, un peu avant 7h, des tirs qui se sont intensifiés, puis une forte déflagration, des cris et des personnes qui couraient.. », raconte à la MAP M. Noureddine Faraji, encore sous le choc après ce terrible cauchemar.
Au moment même, il a été joint par téléphone par le responsable malien d’une entreprise de télécommunication qui l’a informé de la prise d’otages survenue tôt dans la matinée, dans ce grand hôtel huppé de la capitale malienne.
« J’étais effrayé et terrifié. C’était insoutenable et angoissant. J’ai senti le danger tout près mais j’ai essayé de rester tranquille et de ne pas quitter la chambre », poursuit ce jeune homme, secouru environ quatre heures plus tard, par les forces de sécurité malienne.
« Vers 10h45mn, les agents de sécurité ont frappé à la porte de la chambre et m’ont demandé de les accompagner », a-t-il ajouté.
Et c’est en descendant les escaliers, que Mr. Faraji mesurera, avec effroi, l’ampleur du désastre, une fois arrivé devant la réception où un corps gisait encore dans une mare de sang.
Selon un dernier bilan de la mission des Nations unies au Mali (Minusma), 22 personnes dont deux assaillants avaient trouvé la mort des suites de l’attaque perpétrée vendredi 20 novembre et six sont gravement blessées. Parmi elles, figurent un Belge, une Américaine, trois Chinois et six Russes.
Un état d’urgence a été décrété pour dix jours au Mali après l’attentat qui a été revendiqué par le groupe djihadiste Al Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar.
Par Souad Mekkaoui
