Au Maroc, la diplomatie culturelle joue un rôle central et envoie l’image d’un pays ouvert, moderne et modéré
Au Maroc, la diplomatie culturelle joue un rôle central et permet d’envoyer l’image d’un pays ouvert, moderne et modéré, écrit Le Monde Afrique dans son édition électronique.
Le journal consacre un portrait au Conseiller de SM le Roi, André Azoulay, l’un des porte-étendard de la diplomatie culturelle marocaine pour qui »la culture n’est pas qu’un simple objectif politique, mais un espace de résistance à la régression, un antidote à tous les vents mauvais ».
Ancien banquier, André Azoulay reste très attaché à Essaouira, sa ville natale dont il contribue au rayonnement culturel. Dès 1992, il décide de créer l’association Essaouira-Mogador, dont »l’objectif est de mettre en place une politique de développement à partir du patrimoine culturel et artistique de la ville et de promouvoir le métissage des cultures et des religions », souligne le journal dans ce portrait réalisé par son envoyé spécial à Essaouira, Emile Costard, à l’occasion du festival Gnaoua et Musiques du monde (21-23 juin dernier).
D’Essaouira, André Azoulay pourrait en parler des heures, balayant de la main les questions qui s’éloignent de son sujet de prédilection. D’emblée, il prévient son interlocuteur qu’il ne veut pas parler de politique. «Les gens manifestent ici. Très bien ! C’est aussi la manifestation d’un système qui autorise tout cela», rétorque-t-il à une question du journaliste.
→ Lire aussi : Essaouira à pied d’oeuvre pour une saison estivale au goût de ses hôtes
L’art et la culture comme outil de développement d’un projet de société, voilà ce dont il veut parler. Car André Azoulay en est convaincu, l’histoire d’Essaouira sera son avenir. »Aujourd’hui, la ville accueille huit festivals, dont le plus important, le festival Gnaoua, attire près de 400.000 personnes le temps d’un week-end. Dans la médina, les riads abritent désormais toute l’année un flot continu de touristes ».
Mais l’histoire d’Essaouira, c’est aussi celle de la communauté juive, qui comptait près de 10.000 personnes au milieu du XIXe siècle. A une époque, la ville a abrité jusqu’à 47 synagogues. À présent, une soixantaine de juifs marocains résident encore dans la «cité des alizés» et, tous les jours, des centaines de touristes de confession juive viennent la visiter, indique le journal.
Et pour lutter contre l’amnésie, celui qui milite depuis cinquante ans pour la création d’un Etat palestinien a eu l’idée de fonder, il y a quinze ans, le festival des Andalousies atlantiques, où les scènes sont réservées à des artistes de confessions juive et musulmane.
«Vous avez déjà vu ça ailleurs ? Quand on parle de Juifs et de Musulmans aujourd’hui, c’est souvent dans la confrontation, malheureusement. Et là on est dans le respect des sensibilités et des histoires de chacun», se s’enorgueillit Azoulay.