Australie: Google menace d’interdire aux internautes l’utilisation de son moteur de recherche
Le géant américain Google a menacé vendredi d’interdire aux internautes australiens l’utilisation de son moteur de recherche, si Canberra ne modifie pas son projet qui vise à contraindre le géant de l’Internet à rémunérer les médias pour leurs contenus.
« Si cette version du code devenait une loi, cela ne nous laisserait pas d’autre choix véritable que de suspendre Google Search en Australie », a déclaré la directrice générale de Google Australia Mel Silva, lors d’une audition devant une commission du Sénat à Canberra, en référence au « code de conduite contraignant » que l’Australie veut imposer à son groupe et à Facebook.
Pour Tim Berners-Lee, principal inventeur du Web en 1989, le projet de l’Australie visant à forcer les géants du numérique à rémunérer les médias pour l’utilisation de leurs contenus est « irréalisable » et sape un « principe fondamental » de l’internet.
Canberra a présenté un projet de « code de conduite contraignant » censé gouverner les relations entre des médias en grandes difficultés financières et les géants qui dominent l’internet, au premier rang desquels Google et Facebook. Cette règlementation, qui pourrait entrer en vigueur cette année, serait une première mondiale.
Dans son mémoire daté du 18 janvier, le physicien britannique Tim Berners-Lee déclare qu’il comprend la nécessité pour les éditeurs de presse d’être « correctement récompensés » pour leur travail. Mais « les contraintes sur l’utilisation des liens hypertextes ne sont pas la bonne façon d’atteindre cet objectif », affirme-t-il.
Dans le cadre d’une enquête du Sénat australien concernant l’initiative, il écrit que « la capacité de créer des liens (hypertextes) librement, c’est-à-dire sans limites quant au contenu du site lié et sans frais, est fondamentale pour le fonctionnement du Web, a façon dont a prospéré jusqu’à présent et dont il continuera de croître dans les décennies à venir ».
Le projet de l’Australie prévoit des pénalités de plusieurs millions d’euros en cas d’infraction et vise le « fil d’actualité » de Facebook et les recherches sur Google.
( Avec MAP )