Aziz Akhannouch décerne une plainte à José Bové
Le Chef de gouvernement a porté plainte contre l’ancien « eurodéputé vert » français José Bové, ce dernier, l’ayant accusé de tentative de corruption. Une affaire dans l’affaire du « Qatargate » où les différents accusateurs du Maroc peinent à étayer leurs propos. Pour le tonitruant Bové, il faudrait plus qu’une déclaration, mais prouver la vérité de ses propos. Une plainte lui est déjà servie.
Le scandale de corruption autour de la vice-présidente grecque du Parlement européen, Eva Kaili, ébranle actuellement le paysage politique bruxellois et la confiance dans les élus. Elle aurait reçu d’importantes sommes d’argent de l’émirat du Golfe du Qatar pour une position pro-Qatar. C’est cette histoire cousue de fil blanc qui serait à l’origine du « Qatargate », basée sur des accusations de médias européens.
Dans cette affaire, le Maroc est « accusé » comme un pays qui aurait influencé la politique de l’UE à l’aide de « cadeaux ». La semaine dernière, le tonitruant José Bové, ancien député européen se joint à la polémique en dénonçant une tentative de corruption présumée spécifique, accusant le Chef de gouvernement Aziz Akhannouch au temps où ce dernier était ministre de l’Agriculture. Sans passer par quatre chemins, le Chef de gouvernement déclenche une action en justice pour diffamation.
Selon des médias, M. Aziz Akhannouch a déposé une plainte en diffamation à Paris le 20 décembre 2022 contre l’ancien « eurodéputé vert » français José Bové. Celui-ci a allégué que le Maroc « avait tenté de le soudoyer dans le cadre des négociations d’un accord commercial au début des années 2010 ». Or, pourquoi José Bové a-t-il attendu ce moment pour accuser le Maroc via son ancien ministre de l’Agriculture ?
Le 16 décembre 2022, José Bové a raconté sur la radio France Inter qu’en tant que Conseiller de la commission du Commerce extérieur européen de l’époque, « dans les années 2009-2014 », il s’opposait à un accord de libre-échange « nuisible » sur le commerce des fruits et légumes entre l’Union européenne et le Maroc.
Et selon Bové « Le (alors) ministre de l’Agriculture Aziz Akhannouch n’a pas supporté que je m’oppose à ce projet et propose un cadeau à Montpellier, dans un café discret », raconte-t-il. Était-ce un don monétaire ? « Qu’est-ce que ça devrait être d’autre ? », a-t-il répondu au journaliste. Selon lui, il a pris rendez-vous pour le rencontrer au bureau de son avocat, et « ça en est resté là ». Puéril et stérile pour un homme qui se dit porteur de valeurs quand on voit la non consistance de ce qu’il avance sans preuves.
D’ailleurs, c’est par le même procédé que certains hommes politiques, qui veulent revenir sur le devant la scène, font souvent en essayant de surfer sur les vagues de polémique qui courent dans des sphères très médiatisés. Le Parlement européen avec cette histoire de « Qatargate » n’y déroge pas. Et il fallait à Bové une perche pour se relancer politiquement.
Pour se donner des arguments, il accuse : « Lorsque des intérêts économiques colossaux sont en jeu, ces États exercent des pressions et certains eurodéputés, que je qualifierais de corrompus, en ont profité », a plaidé l’ancien eurodéputé, en attendant la suite de cette affaire qui au bout du compte va finir en eau de boudin.
Selon la plainte du Chef de gouvernement Aziz Akhannouch, Bové devra répondre pour « des allégations mensongères inadmissibles » qui reflètent « juste une vieille amertume » de la part de José Bové. « José Bové essaie manifestement et malhonnêtement de capitaliser sur la situation actuelle autour du Parlement européen pour déterrer de vieilles histoires sans fondement. »
Mais Bové n’en serait pas à sa dernière affaire, puisque c’est la même rengaine. A chaque fois que des hommes politiques sont en mal d’audience, ils activent des sujets polémiques pour juste se mettre au-devant de la scène. Comme dit Léon Zitrone : « L’essentiel, c’est qu’on parle de moi ! », voilà la stratégie de Bové.