Aziz Sahmaoui revient au Maroc avec son rockband panafricain pour faire découvrir « Poetic Trance »

Aziz Sahmaoui revient au Maroc avec son rockband panafricain, University of Gnawa, pour faire découvrir au public leur 3ème album envoûtant, « POETIC TRANCE ». Rendez-vous le samedi 9 février, à 21h, au Studio des Arts Vivants pour un concert qui s’annonce plus groovy que jamais.

Aziz Sahmaoui n’est pas seulement un prodigieux musicien, qui mène l’un des meilleurs groupes de son époque : University of Gnawa, il porte aussi un pan entier de l’histoire méditerranéenne. Né à Marrakech, il est confronté à l’essentiel des musiques populaires du Maghreb, des plus électroniques à celles que l’on sculpte dans le boyau ou la peau tannée. A l’issue de ses études de lettres, il débarque à Paris et y fonde l’un des groupes phares des années 90, l’Orchestre National de Barbès (ONB), une machine à effrayer les groupes identitaires et les gardes-frontière.

Après l’ONB, Aziz Sahmaoui rejoint l’un des pionniers du métissage cosmopolite, le pianiste Joe Zawinul, ancien de chez Miles Davis et fondateur de Weather Report qui n’aimait qu’une seule chose: installer des virtuoses africains dans son ensemble à ciel ouvert. C’est là, auprès du Syndicate de Zawinul, que Aziz Sahmaoui rencontre plusieurs instrumentistes destinés à former avec lui University of Gnawa qui, depuis 2010, ne cesse de défaire ce que l’étiquette world music avait construit : un bréviaire des identités folklorisées à l’intention du Nord.

University of Gnawa, avec ses sénégalais, avec ses Français, ses Maghrébins et ses musiciens sans origine fixe, déploie une musique dont la transe est le ferment. Il y a dans cette aventure une réconciliation : tandis que la musique des Gnawas est née de l’expérience de la traite des Noirs par les peuples du Maghreb, celle d’University of Gnawa montre surtout ce qui rapproche inéluctablement le génie rythmique des Afriques en dessus et en dessous du Sahara.

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Il faut entendre au moins une fois cette joie immense du jeu, cette façon de ne rien lâcher de la musique même quand elle joue très vite, cette générosité chorégraphiée qui ressemble au fond aux armées du groove lancées par le messie de l’afrobeat Fela Anikulapo Kuti ; ce n’est pas un hasard si c’est Martin Meissonnier, producteur historique de Fela, qui a produit en premier le groupe d’Aziz Sahmaoui. Dans les deux cas, une poésie sans faille et un refus épidermique de l’exotisme. University of Gnawa n’est pas une jolie architecture pleine d’arabesques. Mais un rock band venu du Sud.

POETIC TRANCE OU LE RETOUR VERS LE FUTUR AFRICAIN – By Rabah Mezouane

Ce troisième album, Poetic Trance, universaliste, combine le réel avec l’idéal de vie sous forme d’un enregistrement pouvant s’entendre comme la chronique d’une nouvelle musicalité cosmopolite annoncée, soit un album continental, qui fleure bon l’Afrique mélodieuse et poétique et dessine le pont jeté vers l’Occident.

Captant toutes les nuances, les humeurs et les sentiments de l’Afrique d’aujourd’hui, cet album peut également, s’interpréter comme un hommage à toute une littérature orale africaine, aux récits des griots… Il s’inscrit dans la vieille tradition de l’oralité et du bien-conter…

Poetic Trance, bâti sous la houlette de Martin Meissonnier, un metteur en sons connu pour son exigence, va de Ganga Sound of M’Birika, remarquable par ses cordes façon Touareg en balade sur des landes jamaïcaines au Pêcher, originel et original, interprété sur fond de grondement du gumbri et arborant une élégante allure saharienne, en passant par La Peur à l’écho mystique invitant à la transe, Coquelicots, tout en finesse acoustique et Entre Voisins, porté par une joute enflammée entre un gumbri têtu et un déluge de percussions… Tout comme le magnifique Nouria pouvant être perçu comme une synthèse entre le miel du passé et la création la plus audacieuse.

Il faut souligner qu’avec Aziz Sahmaoui, la dynamique de l’enregistrement garde toutes ses vertus sur scène où il sait instaurer un climat exceptionnel et une atmosphère proche du tropical.

Ici, l’art sacré prend des libertés populaires, tandis que la chanson profane nous souhaite la bienvenue dans une dimension sacrée, le tout sous le signe d’un groove du meilleur goût.

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