Barclays lorgne le Maroc et l’Egypte
Généralement focalisé sur les marchés d’Afrique anglophone, Barclays recherche des opportunités stratégiques en zone francophone. Après son deal de février avec Crédit Suisse pour des activités de gestion de fortune notamment en Côte d’Ivoire, le géant britannique de la banque scrute le marché marocain et reste en quête de nouvelles affaires en Egypte.
C’est Amol Prabhu, CEO pour l’Afrique du Sud et responsable du marché africain chez Barclays, qui en a fait la révélation. « Ailleurs en Afrique, nous nous concentrons principalement sur les pays anglophones tels que le Kenya, le Nigeria et le Ghana, où notre marque résonne particulièrement. […] Nous voyons notre entreprise croître de manière organique dans toutes les régions africaines […]. Cependant, nous recherchons également des opportunités d’affaires au Maroc et en Égypte. Nous ne sommes pas partout, mais sommes très concentrés », a-t-il déclaré dans un long entretien accordé au magazine African Business et publié ce jeudi 18 août.
Le géant britannique de la banque qui -il y a quelques années- avait considérablement lâché du lest sur les marchés africains, semblent donc revenir, visiblement désireux de poser des pas mûrement réfléchis.
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A cet égard, le Maroc est un marché que Barclays connait bien. En fin 2017, la groupe basé à Londres a introduit le royaume chérifien parmi les 17 pays de l’indice Africa Financial Markets qui étudie l’ouverture, l’accessibilité et la maturité de marchés financiers africains à partir de critères qualitatifs et quantitatifs. Barclays a également mené des opérations au Maroc dont celle de 2019 où la firme bancaire -aux cotés de JP Morgan, BNP Paribas et Natixis- a accompagné le gouvernement dans l’organisation du road show de l’émission obligataire de 1,5 milliard de dollars.
C’est par ailleurs à une banque marocaine -Attijariwafa Bank- que Barclays a cédé 100% de ses activités en Egypte en 2017, lesquelles englobaient un réseau de 56 agences dans 18 villes et 1 500 employés. Un deal qui lui aurait rapporté environ 400 millions de dollars, selon Reuters. Une vente d’actifs intervenue alors que le groupe restructurait son activité globale, après l’échec de la fusion de ses activités égyptiennes et sud-africaines. Le géant britannique lorgne donc à nouveau un marché qu’il connait bien et qu’il a rejoint la première fois en 2005.
Gestion de fortune, investissement et services aux entreprises, les activités potentielles
Si Barclays trouve « les opportunités d’affaires » recherchées au Maroc et en Egypte, la Banque pourrait évoluer sur l’une de ses principales activités à savoir les services aux entreprises, la banque d’investissement ou la banque privée.
Dirigé depuis novembre 2021 par l’Américain C.S Venkatakrishnan, Barclays a démontré récemment son fort intérêt pour les activités de banque privé sur les marchés non traditionnels du continent comme lors de la conclusion de son deal avec Crédit Suisse en février dernier. Pour rappel, le groupe bancaire britannique reprend les activités de gestion de fortune de la banque genevoise dans neuf marchés africains dont la Côte d’Ivoire, Maurice et les Seychelles.
Le marché marocain pourrait représenter un terreau fertile pour Barclays sur l’activité de banque privée. En effet, le royaume chérifien constitue le cinquième pays africains concentrant le plus de richesses individuelles -après l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Nigeria et le Kenya- selon la dernière étude du cabinet britannique Henley & Partners. Une communauté faites notamment de plusieurs familles investies dans divers secteurs importants de l’économie.
Avec Agence