La bataille de Boufekrane, une épopée glorieuse gravée dans les annales de l’histoire du Maroc
Le peuple marocain et la famille de la résistance célèbrent, jeudi et vendredi prochains, le 79ème anniversaire de la bataille de Boufekrane, une épopée glorieuse gravée dans les annales de l’histoire nationale.
Les dates du 1er et 2 septembre 1937 rappellent la bataille historique de Boufekrane ayant opposé, dans un sursaut de courage et d’héroïsme, les vaillants habitants de la ville de Meknès et le colon français qui tentait de détourner à son profit les eaux de la rivière de Boufekrane et priver la population de la cité ismaïlienne d’une source d’eau courante indispensable et vitale pour ses activités socio-économiques quotidiennes.
Cet événement, qui restera gravé à jamais dans la mémoire collective nationale, offre l’occasion de se remémorer les énormes sacrifices consentis par le peuple marocain pour s’affranchir du joug de l’occupation et préserver les constantes de la nation.
Le changement de la canalisation des eaux de Boufekrane au profit des domaines agricoles et des services civil et militaire était à l’origine du déclenchement de cette bataille historique qui constitue un tournant décisif dans le processus de lutte pour l’indépendance.
Lors de cette bataille mémorable, les Meknassis ont manifesté le summum de la bravoure et du sacrifice pour contrecarrer les plans de l’occupant visant l’assujettissement des Marocains et la spoliation de leurs ressources hydrauliques.
Le soulèvement populaire trouve son origine dans un arrêté viziriel émis le 12 novembre 1936 par la résidence générale qui avait décidé le partage des eaux de l’oued Boufekrane entre le colon et la population locale.
Plus offensante, cette décision représentait une grave atteinte à la légitimité historique du fait que ces ressources hydrauliques avaient un statut particulier, puisque le Sultan Moulay Ismail les avait réservées, sous le régime des Habous, en faveur de la population meknassie (Dahir datant de Moharram de l’année 1006 de l’Hégire).
Outre ces actes arbitraires et despotiques, le colon a également promulgué par la suite, le 12 février 1937, un nouvel arrêté stipulant l’octroi pur et simple de 16 parts en eau sur 24 aux colons français qui s’étaient accaparés les zones fertiles appartenant aux tribus Guerouane et Beni M’Teir, situées entre les villes de Meknès et El Hajeb.
Une telle injustice flagrante a poussé la population meknassie à se mobiliser pour exprimer son rejet catégorique des décisions colonialistes, en entreprenant un certain nombre de démarches dont la constitution d’une commission nationale pour la défense des eaux de Boufekrane qui a adressé, le 16 juin 1937, une pétition portant près de 1.500 signatures à feu SM Mohammed V, ainsi qu’au résident général.
La répression et les persécutions dont ont été victimes des nationalistes ont attisé la grogne générale et provoqué le déclenchement d’une grève générale observée au niveau de toute la ville de Meknès ainsi que des manifestations pacifiques de protestation contre la privation de la population des ressources en eau de Boufekrane.
La commémoration de la bataille de Boufekrane constitue une occasion pour l’ensemble des Marocains de tirer les enseignements qui s’imposent de l’histoire de la lutte pour l’indépendance et renforcer l’adhésion des générations actuelles et montantes au processus d’édification d’un Maroc unifié, moderne, démocratique et prospère.